Est-ce que la solution que je cherchais était vraiment de tout lui cacher. De ne rien lui dire ? Pourtant, c’était ce que mon cœur me disait de faire. Je restai donc dans le silence, seul le tiroir gardant mon secret.

 

 

Trois jours passèrent durant lesquels je fis des heures supplémentaire à n’en plus finir pour seulement arriver à payer mes putains de factures. KyungAh commençait surement à se demander ce qui arrivait vu tout le travail que je faisais en plus et les jours où j’arrivais beaucoup plus tard qu’à l’habitude. Toutefois, elle ne m’en toucha mot. J’arrivais tous les soirs et KyungAh était déjà couchée. Ça me tuait de devoir la laisser en dehors de toute cette merde, mais ça le serait encore plus si elle devait savoir. Non, il était certainement mieux qu’elle ne sache rien. J’allais régler cette affaire, quoi qu’il en coûte.

 

 

* Message de KyungAh :

DaeHyun, il faut qu’on parle. Sérieusement.

 

Comme si ce n’était pas tout, maintenant il fallait qu’on parle sérieusement. Je me suis premièrement dit qu’elle avait probablement tout trouvé et qu’elle m’en voulait. Mais quand elle vint me rejoindre, j’eus une toute autre surprise.

 

- On a un problème DaeHyun…

- Qu’est-ce qu’il y a Kyu ?

 

Elle prit ses mains ensemble, les tortilla avant de regarder le bout de ses pieds, ses chaussures bleues dont les lacets étaient des rubans de soie blanche.

 

- Je… je suis… enceinte.

- Quoi ?

- Je suis en…

- C’est bon ! Je t’ai comprise !

 

Elle se leva fâchée et me considéra de haut. Tandis que moi, je baissai la tête et passai mes mains dans mes cheveux. Qu’allions nous faire ? Nous arrivions à peine à nous faire vivre tous les deux. Comment allions nous faire pour faire vivre un troisième être avec nous ? 

 

- Ce n’est pas la peine de t’emporter !

 

Je soupirai et me levai, la prenant dans mes bras. J’étais tout de même heureux, mais je n’avais aucune idée comment réagir. J’étais tout ce qu’il y avait de plus perdu comme homme sur la Terre. KyungAh crocheta ses mains à ma nuque me regardant. Dans son regard sombre, j’y décelai aussi une certaine incertitude.

 

- Qu’est-ce qu’on va faire ? l’interrogeais-je.  

- Ce qu’on peut… Comme toujours, j’imagine. Mais je n’ai quand même que tout juste vingt ans… peut-être que je ne devrais pas le garder et en plus ce n’est pas comme si on avait les moyens…

- Non ! Ne dis pas ça…  Si tu le veux, je ferais tout ce qu’il faut.

 

Elle regarda le plancher.

 

- Mais est-ce que tu le veux toi aussi ? Parce que je ne suis pas seule là-dedans…

- Si c’est pour te rendre heureuse, alors oui Kyu.

- Je me trouverai un job, s’il faut, jusqu’à l’arrivée du bébé, au moins pour rejoindre les deux bouts, en attendant. Je pourrais essayer de vendre mes toiles ou mes dessins aussi.

- On fera ce qu’il faut d’accord, on y arrivera, comme toujours. Je ferai tout ce qu’il faudra.

- Tu ferais n’importe quoi ?

- Pour toi, toujours…

 

Je la serrai contre moi et l’embrassai sur le nez avant de poser ma tête sur la sienne. Les temps seraient surement plus durs, mais comme je l’ai déjà dit : j’allais tout faire pour régler mes problèmes.