Chapitre Quatorzième - I Remember

Please Don't Go

Vers vingt heures, quand le soleil se serait couché, YoungJae et YongGuk resteraient sur un balcon où ils ne seraient pas vus, tandis que HimChan, moi, Zelo et JongUp serions à bord du camion. Le job des mecs – qui d’ailleurs étaient équipés de walkie-talkie – était de nous avertir tous, quand l’un se rapprocherait de l’autre.

 

Vu les précautions que nous avions prises, le plan était plutôt facilement réalisable, mais j’avais quand même légèrement la trouille que quelque chose déraille.  Je me suis dit que s’ils se rendaient compte de toute notre magouille, nous étions sérieusement cuits, peut-être que nous nous en sortirions même pas vivants. Toute la mise en scène se devait d’être la plus réaliste possible pour que tous nos efforts ne soient foutus en l’air. Cette étape était quand même la dernière grande étape avant ce qu’on pourrait appeler ‘’niveau final’’.

 

- On devrait couvrir nos visages, dis-je au bout d’un moment. Je ne crois pas que des mecs qui s’attaqueraient vraiment à des agents du gouvernement, s’y prendraient le visage à découvert…

- DaeHyun à raison, souligna Zelo. Il faut que tout ait l’air plus vrai que vrai.

 

Nous nous sommes donc mis d’accords pour acheter des masques, ou quelque chose qui couvrirait au moins le bas de notre visage à moi, Zelo et JongUp. Inutile pour HimChan puisqu’il resterait dans le véhicule et qu’à la pleine noirceur, on y verrait rien. La moitié de nous six sont donc allés chercher ce qu’il fallait tandis que je restai seul, à l’écart des deux autres.

 

Ouvrant et fermant la même main je regardai la bague que KyungAh m’avait chaleureusement offerte dernièrement pour notre troisième anniversaire. En or blanc, elle présentait deux fines lignes noires et une chaîne traversait entre ses deux mêmes lignes. Quand je l’enlevai de mon majeur gauche, je me remémorai ce qui était inscrit à l’intérieur. « C'est notre seule et unique histoire, de tout. » Notre histoire. Unique et étrange, mais la nôtre. En fouillant dans une boîte deux soirs auparavant, j’avais aussi trouvé cette lettre qu’elle m’avait écrite. Et comme toujours quand je la relus, les larmes me montèrent aux yeux.

 

« Au début, quand tout le monde disait que nous ne réussirons pas, nous avons serrés nos dents et aiguisé nos ailes. Même si nous étions bouleversés et tristes, nous avons tout gardé en nous. Nous avons combattu et gagné toutes nos batailles personnelles. Même si nous devons nous agenouiller, même si nous devons nous affronter, nous n'allons jamais nous effondrer. Peu importe se que les autres disaient, nous sommes devenus un. »

 

KyungAh me manquait, et terriblement. Nos moments, seul à seule me manquaient. Je n’avais envie que de la prendre dans mes bras pendant des heures, sans même prononcer un mot. J’avais envie de passer ma main dans ses longs cheveux noirs à n’en plus finir. J’avais envie de la sentir près de moi, de prendre sa main dans la mienne et la laisser poser sa tête contre mon épaule. J’avais envie de sentir son parfum, sucré mais doux. J’avais envie qu’elle me regarde, avec ses yeux sombres et qu’elle me serve un sourire sur un plateau d’argent en me disant que tout allait bien.

 

Mais au contraire, tout allait mal. Affreusement mal.

 

J’avais beau me dire que tout allait bien se passer, j’étais absolument certain que  chacun de nous n’allait pas s’en sortir indemne, KyungAh la première. En plus, elle avait toujours dit que quand j’avais un pressentiment, je ne l’avais pas – pardonnez-moi – dans le cul.  J’avais eu un bad feeling quelques jours avant. J’avais dit à KyungAh que j’avais l’impression que l’on nous regardait et que quelque chose allait arriver. Je n’avais pas tord… Malheureusement.

 

Je portai ma bague à mes lèvres et l’embrassai avant de la remettre, de baisser les yeux sur le ruban de ses chaussures que j’avais attaché à mon poignet.

 

- Kim KyungAh… J’te jure que je vais te retrouver et plus jamais, tu ne m’échapperas.

 

Je me suis ensuite levé et j’ai regardé l’heure dix-neuf heures quarante-cinq, plus que trois quarts d’heures avant de passer à l’attaque. Peut-être étais-je à seulement une ou deux journées de revoir KyungAh… Peut-être.

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