Huit.

CHAOS

 

 

 

Chapitre Huit :

Là où on plantait des pivoines.

« Ne crois pas que les larmes et les nuits d'insomnies n'ont servi à rien,

parfois tu dois pleurer et traverser l'enfer pour continuer. »

 

 

 

Durant les trois jours qui suivirent, il s'efforça d'interroger toutes les personnes qui, d'une façon ou d'une autre, savaient ce qui était arrivé à Hanbin. Une fois de plus Yunhyeong l'aida à trouver qui serait en mesure de l'aider et bien évidemment, les noms de ses amis furent les seuls mentionner. Malheureusement, cette première enquête ne fut pas fructueuse puisque tous lui répétèrent les mots prononcés par Hanbin, il n'y avait rien de différent dans sa propre version. Il ne resta que Donghyuk à questionner mais Jinhwan était hésitant. Il était peu probable qu'il ait quelque chose à lui apprendre et puis, maintenant que Donghyuk était sous anti-dépresseur, que sa vie n'était pas toute rose non plus, accepterait-il de lui parler ?

Jinhwan prit tout de même le chemin de l'appartement des Kim. D'après les informations fournies par Yunhyeong, Donghyuk vivait avec sa mère et sa grand-mère, son père étant décédé lorsqu'il n'avait que huit ans. C'était la première fois que Jinhwan mettait les pieds dans cet immeuble, jamais Donghyuk ne les avait invité, pas une seule fois. Il toqua à la porte en bois et patienta. C'est une femme d'une quarantaine d'année qui lui ouvrit, des cheveux noirs et longs, un visage fin avec de grands yeux. Après qu'il l'ait salué poliment il lui demanda :

  • Je suis Kim Jinhwan, est-ce que Donghyuk est ici ?

  • Oui, il est dans sa chambre, je ne savais pas qu'il attendait de la visite, dit-elle sur la défensive.

  • Il n'en attends pas Madame, je me permets de vous rendre visite car j'ai besoin de le voir, c'est au sujet de Hanbin.

  • Je vais faire du thé, tu le sucre ? Lui demanda-t-elle en le laissant entrer.

Ils passèrent tous les deux presque vingt minutes à discuter dans la cuisine de l'appartement, la grand-mère Kim installé devant le téléviseur. Kim Min-ah était bien la mère de Donghyuk, il lui ressemblait énormément et elle le protégeait beaucoup. Elle lui expliqua que ces derniers temps avaient été difficiles pour tout le monde, les parents aussi. Bien entendu ce n'était pas au même niveau que les enfants, mais tous les parents se faisaient du souci pour leurs enfants. Elle lui confia souvent rencontrer la mère de Hanbin ainsi que celle de Jiwon et ensembles elle discutent et essaient de se changer les idées mais c'est difficile. Elle lui fit également part de sa situation avec Amy : les choses n'allaient pas bien entre les amoureux et Min-ah n'aimait pas beaucoup Amy.

  • Elle est toxique pour mon Donghyuk, dit-elle en tournant son thé. C'est une manipulatrice et une profiteuse. Elle utilise Donghyuk et sa gentillesse pour avoir ce qu'elle souhaite.

  • Vous pensez ?

  • J'en suis certaine. Elle n'est jamais là pour lui, mais si elle a un ongle cassé Donghyuk parcoure la ville entière pour trouver ce qu'il faut pour la soigner. Il est totalement dévoué à cette fille qui n'en a rien à faire de lui et je n'arrive pas à lui faire comprendre.

  • J'imagine que le moment est aussi mal choisi pour lui faire part de vos impressions, entre Jiwon et Hanbin, si Amy se rajoute je crains pour votre fils.

  • J'ai aussi peur pour lui tu sais, je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose.

  • J'y veillerai Madame, il ne lui arrivera rien.

Après avoir remercié Kim Min-ah pour le thé et leur conversation, Jinhwan prit le chemin de la chambre de Donghyuk. Il frappa à la porte avant d'entrée, découvrant un sanctuaire de musique et littérature avec au milieu un Donghyuk lassé. Après avoir refermé la porte Jinhwan s'installa à même le sol, juste en face de Donghyuk qui l'observa d'un œil lointain avant de prendre une gorgée d'eau.

  • Dis, Jinny, tu pense que je suis inutile ?

  • Inutile ? Bien sûr que non ! Pourquoi tu me demandes ça ?

  • Amy vient de me dire que ces derniers temps j'étais inutile, qu'elle ne trouvait plus d'intérêt à être avec moi.

  • Pourquoi est-ce qu'elle te dit de telles choses ? Demanda Jinhwan dans une grimace.

  • J'n'en sais rien, mais ça n'a pas d'importance.

  • T'as l'air triste Dong.

  • Je suis triste, dit-il comme une évidence. Je suis amoureux de quelqu'un qui ne semble pas m'aimer autant et mes amis ont des problèmes plus gros qu'eux. Je n'arrive plus à sourire hyung. Il n'y a plus rien pour me faire sourire.

  • Tu ne vas quand même pas me dire que tu es devenu suicidaire, dit-il sur le ton de la blague.

  • Non. Je suis pas suicidaire. J'ai pas envie de sauter d'un pont, me tailler les veines ou de me mettre une balle dans la tête. Mais disons qu'il y a des fois où, si quand je traverse la route il y a une voiture qui me fonce dessus, je n'aurai pas le réflexe de me dégager, parce que je m'en fou.

Ils restèrent un moment silencieux. Jinhwan n'était pas choqué par les paroles de Donghyuk, il se sentait comme lui. Alors il respecta le silence de Donghyuk qui reprit une gorgée d'eau avant de s'étirer pour enfiler un sweat sur son débardeur.

  • Ne dis rien à ma mère, mais je suis allé voir Hanbin il y a deux jours. Elle ne veut pas que j'y aille mais j'ai séché mon après-midi pour aller le voir. Il m'a dit qu'il t'avait vu et que tu allais l'aider à sortir de là.

  • C'est vrai, acquiesça Jinhwan.

  • Et comment tu vas faire ? Sortir un lapin de ton chapeau et dire abracadabra Kim Hanbin est libéré ?

  • Il faut déjà que j'en sache plus sur ce qu'il s'est passé. Il t'as dit quelque chose de spécial ?

  • Qu'il commençait à retrouver un peu la mémoire. Il se souvient d'une silhouette, un homme d'une vingtaine d'année d'après lui. Il ne faisait rien, il se tenait juste derrière et regardait. Le type est resté tout le long à regarder, sans bouger. D'après Hanbin il n'est parti que lorsque les sirènes de police ont commencé à retentir à proximité.

  • Qui est assez cinglé pour regarder une telle chose ?

  • Un gangster, répondit honnêtement Donghyuk.

 

Jinhwan ne parvint pas à fermer les yeux de toute la nuit. Alors pour combler sa nuit blanche offerte par ses pensées trop noires, il s'était décidé à faire quelques pas dans son quartier. Les mains dans les poches il observait les immeubles partiellement allumés, les feux tricolores changer ou encore les voitures rouler bien trop vite. Il n'arrêtait pas de repenser à sa conversation avec Donghyuk, imaginant cet homme, ce criminel, se tenir droit devant l'agression de Hanbin et le retournement de situation. Pourquoi n'avait-il rien fait à ce moment-là ? Pourquoi avait-il laissé Hanbin battre l'autre homme ? Il n'arrivait pas à comprendre, ce n'était pas logique. Son regard se tourna soudainement sur son téléphone qui venait de vibrer :

 

De Yongguk :

Tu dors ?

 

À Yongguk :

Non, je m'entraîne à mourir.

 

De Yongguk :

Kiji semble déteindre sur toi, c'est mauvais signe. Je n'arrive pas à dormir non plus,

ça te dit une petite marche en ma compagnie ?

 

À Yongguk :

Certainement pas.

 

De Yongguk :

Je te paye le petit-déjeuner chez Gianni.

 

À Yongguk :

Dans quinze minutes en bas de chez moi .

 

Les quinze minutes passèrent plus rapidement que ne l'avait imaginé Jinhwan et lorsqu'il se retrouva en dehors de sa résidence il retrouva Yongguk, un sweat Balenciaga sur le dos, des vans usées aux pieds. Il était souriant mais semblait aussi faible qu'il l'avait été à l'hôpital. Sans se dire un mot ils commencèrent à marcher l'un à côté de l'autre. C'était la première fois que Jinhwan le voyait seul. Il n'y avait pas de Mercedes Wagon garé plus loin, pas de gorilles vêtu de noir pour les suivre et protéger Yongguk. Non, ils n'étaient bel et bien que tous les deux.

Les mains dans les poches Jinhwan observa les nuages menacer les gratte-ciel. Bientôt le pluie leur tomberait dessus. Il était trop tôt pour qu'ils croisent la foule. Ils ne virent que quelques voitures s'éloigner vers l'hyper-centre, des bus commencer leur service. Jinhwan n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, il ne se souvenait même plus s'il devait travailler aujourd'hui ou non. Soudainement empoisonné par l'odeur de tabac il tourna son regard vers Yongguk qui venait de s'allumer une cigarette, geste plutôt surprenant de la part de criminel qui ne donnait pas l'image d'un fumeur.

  • Je sais, je sais, je devrais arrêter. Mais pour ma défense je ne suis pas un gros fumeur, je ne fume que lorsque je suis dans une situation stressante et que j'ai besoin de me détendre.

  • Tu es dans une situation stressante là ?

  • Plus que tu ne le crois, avoua-t-il en ricanant. Plusieurs de mes amis sont morts ces dernières semaines, tous attaqués par un membre de Sindaebang. Un seul homme est en train de nous tuer et je ne sais même pas de qui il s'agit et je ne peux pas le chercher aussi facilement qu'on pourrait le croire, ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

  • Brûles le foin et utilises un aimant pour trouver l'aiguille, proposa Jinhwan.

  • Ce n'est pas aussi facile que ça.

  • Tu es l'un des patrons du plus grand réseau criminel de Corée, tu ne vas quand même pas me dire que tu n'as aucun moyen de trouver qui est ce type ?

  • Ce n'est qu'une étiquette Jinhwani, une étiquette parmi tant d'autres, cela ne m'ouvre pas toutes les portes pour autant. Si je veux que les portes s'ouvrent il me faut du sang sur les mains et je n'en veux pas.

  • Tu vas me dire que tu es qui tu es sans avoir eu à avoir de sang sur les mains ?

  • Ce n'est pas parce que je suis l'un des patrons du plus grand réseau criminel de Corée comme tu le dis, que mes mains sont forcément ensanglantées. Les plus grand tueurs sont ceux aux mains propres.

  • Qu'est-ce que tu veux dire ?

  • Prends les chefs d'état, les présidents. Combien de personnes ont-ils tué sans avoir la moindre tâche de sang sur leur peau ? Des hommes ont tué des millions de personne sans jamais tenir le couteau.

  • Tu penses à qui ?

  • Hitler, Staline, Kim Jung-il, y'en a tellement. Tu sais, j'ai une vision bien particulière de la Terre. J'ai toujours imaginé que notre planète était comme la prison des humains. Imagines, dit-il en se retournant pour être face à Jinhwan, c'est comme si notre système solaire habitait d'autres planètes où se trouvait la race humaine et ces planètes enverraient leurs criminels sur la Terre sur qui expliquerait pourquoi on est toujours en train de se foutre sur la gueule, s'entre-tuer, se voler, se blesser.

  • Et qu'est-ce que tu fais de s'aimer ?

  • S'aimer ? Ricana Yongguk. Non. Non ici on ne sait pas aimer. Le verbe aimer est la façon poétique de dire que l'on utilise une personne pour notre propre bien et d'autant plus dans notre génération. On ne sait plus aimer comme nos parents ou nos grands-parents l'ont fait. On fantasme l'amour mais on ne saura jamais ce que c'est car on ne le travaille jamais assez. Nous voulons l'homme parfait, tout de suite sans avoir à faire le moindre effort et il en est de même pour la femme, bien évidemment.

  • Bien évidemment.

La pluie se mit soudainement à tomber drue.

  • On devrait aller s'abriter ! Proposa Jinhwan en se protégeant comme il le pouvait ?

  • Pourquoi ? Tu as peur d'être blessés par la pluie ? Ricana Yongguk en continuant d'avancer. Tu sais, si tu n'es pas capable de marcher sous la pluie, tu ne seras jamais capable d'aimer.

  • Je ne vois pas le rapport, grimaça Jinhwan, et puis tu as dit que de toute façon nous ne savions plus aimer.

  • Le rapport entre l'amour et la pluie n'est pas compliqué, lui dit Yongguk en secouant ses cheveux trempés. Il y a différents stades de pluie. Tu as les averses, la pluie intermittente ou passagère, la pluie forte ou abondante, et enfin la pluie diluvienne ou encore la bruine. Comme chaque pluie est différente, chaque amour l'est. Tu peux avoir un amour passager, un amour fort ou encore un amour si puissant qu'il peut tout détruire sur son passage. Je pars du principe que si tu ne peux pas traverser une pluie forte, à pieds, tu ne peux pas supporter un amour aussi fort. Parce que l'amour te fera toujours plus de mal que la pluie. Une pluie ou une inondation, tu peux t'en remettre sur le long terme, mais un amour qui te détruit, tu ne t'en remets jamais.

Jinhwan observa Yongguk qui continuait d'avancer, aussi à l'aise que s'il se trouvait sous un soleil radieux. Moins à l'aise Jinhwan accéléra le pas pour se remettre au niveau de Yongguk et continuer d'avancer en sa compagnie.

Il ne saurait dire depuis combien de temps ils marchaient ou encore combien de temps devraient-ils continuer à marcher. Cela faisait un moment qu'ils étaient à nouveau silencieux, bercés par le ronron des moteurs et le grognement du ciel. Jinhwan était aussi trempé que Yongguk mais il ne s'en souciait plus, au fur et à mesure que les gouttes tombaient sur lui il s'était mis à les apprécier et à profiter de la fraîcheur qu'elles lui offraient.

Pour la première fois depuis un moment Jinhwan ne pouvait fuir ses pensées. Il n'avait rien pour les étouffer ni musique, ni événement soudain, ni même quelconque conversation. Il marchait dans la nuit, tout simplement. À ses côtés Bang Yongguk semblait lui aussi dans ses pensées, il guidait la marche sans dire un mot, sans même regarder une seule fois Jinhwan. Il était seulement là. Mais sa présence ne changeait pas grand chose, le plus petit se sentait seul. Il touchait ses clés et son téléphone dans sa poche, continuant d'observer droit devant lui. Le calme de la ville fut brisé par la sirène d'une ambulance qui passa à toute vitesse à côté des garçons. Encore un mort, songea Jinhwan en soufflant. Le calme revint quelques secondes plus tard. Se pourrait-il qu'il le connaisse celui-ci ? Ce pourrait-être Donghyuk, Yunhyeong ou bien encore Chanwoo. Et pourquoi pas Junhoe ? Il n'avait plus de nouvelles du garçon alors peut-être était-il arrivé quelque chose. Son cœur se mit à accélérer, inquiet à l'idée qu'il arrive de nouvelles tragédies à ses amis. Il s'inquiétait d'ailleurs beaucoup pour Donghyuk. Jinhwan n'avait jamais vraiment aimé Amy, il avait toujours eu une appréhension envers elle, mais sa crainte s'était calmée au fil du temps. En revanche, maintenant que Donghyuk s'était confessé sur l'attitude d'Amy envers lui, Jinhwan n'était plus prêt à mettre son appréhension de côté.

Une main glissa alors sur sa nuque pour la masser.

Il tourne son regard sur Yongguk. Il est là, dressé à côté de lui, comme si rien ne pourrait jamais lui arriver. Essayait-il de le détendre avec ce léger massage ? Possible. Cela fonctionnait un peu. Jinhwan remarqua alors qu'ils se trouvaient dans la rue où se trouvait le Bistrot de Gianni. Cela faisait un moment qu'il n'y avait pas mit les pieds, pas depuis son anniversaire. Si tout autour était fermé, même Paris Baguette, le bistrot lui présentait une faible lumière. La main de Yongguk toujours dans sa nuque, Jinhwan entra dans le restaurant timide. Aussitôt apparût Gianni qui leur offrit deux serviette chaudes pour se sécher ainsi qu'un épais peignoir à chacun.

  • Je suis content de te revoir mon petit, dit-il en ébouriffant les cheveux de Jinhwan. Je vous ai préparé un petit déjeuner du feu de Dieu. Prenez place, prenez place.

Sans dire le moindre mot Yongguk s'installa à la seule table dressée. C'était une des quelques tables pour quatre couverts, pourtant il n'y en avait que deux de dressés. Assit en face de Yongguk Jinhwan se demanda si tout avait été manigancé même si la réponse été claire.

Très vite ils furent servi et la table disparue sous les assiettes remplies d’œufs, poitrine de bœufs, fruits, pommes de terre, viennoiseries et sauce en tout genre. Ce devait être le petit-déjeuner le plus copieux qu'ai vu Jinhwan en ses jeunes années. Il en avait l'eau à la bouche. Gianni les servi en thé puis leur souhaita un bon appétit avant de disparaître discrètement en cuisine.

  • Depuis quand n'as-tu pas autant mangé ? Demanda Yongguk en remplissant les assiettes.

  • Des mois, avoua Jinhwan qui apporta un grain de raisin à sa bouche. Je n'ai pas l'habitude de manger autant.

  • Tu devrais prendre cette habitude, tu es chétif, tu as besoin de manger, surtout si tu compte venir à Honeysuckle.

  • Honeysuckle ?

  • Notre nouvelle maison, fit Yongguk. J'ai acheté une propriété en dehors de la ville, près des montagnes. Nous y serons plus en sécurité. Le déménagement aura lieu la semaine prochaine, voudrais-tu y aller avant ?

  • Pour quoi faire ?

  • Voir où ta sœur voulait vivre.

Cette annonce donna un coup de poignard à Jinhwan qui avait réussi un court instant à oublier Seiyeon.

  • C'est elle qui a choisi l'endroit et le nom, elle disait qu'elle voulait un endroit plus agréable, plus chaleureux pour ceux qui y habiteraient. Elle ne voulait plus que l'on ai l'impression de vivre comme des criminels et dans un vieil immeuble délabré. Alors j'ai acheté deux anciens hanok dans les montagnes et j'en ai fait Honeysuckle, allons-y après.

Quand ils quittèrent le Bistrot, la pluie s'était arrêtée et le ciel rougissait face au levé du soleil. Garé en double file, un Mercedes Wagon les attendait avec comme chauffeur Kiji, un bandage au bras. Jinhwan prit rapidement place à côté de Yongguk qui indiqua la destination, ils en auraient pour une petite heure de route. C'était long, Jinhwan n'avait pas spécialement envie d'aller voir ce Honeysuckle, mais il ne voulait pas non plus se retrouver seul chez lui. Qu'y ferait-il de plus ? S'il ne travaillait pas il resterait dans son lit ou bien tournerait en rond pensant à toutes les misères qui avaient lieu. Un air de piano se mit en route, Jinhwan reconnu Chopin. C'était étrange. Être à l'arrière d'un énorme 4x4 avec Yongguk et un air de classique.

Lorsqu'ils arrivèrent devant un énorme portail entouré de murs de pierre au sommet recouvert de verre, Yongguk laissa Kiji s'en aller avec le véhicule, ils resteraient ici un moment, seuls. Yongguk ouvrit alors le portail et invita Jinhwan à le suivre. Il découvrit avec surprise deux hanok plus beaux l'un de l'autre, dans la cour séparant les deux bâtiments une fontaine ainsi que des bosquets de fleurs. Il y avait beaucoup de verdure et énormément de fenêtres. En silence ils entrèrent dans le hanok de droite et Yongguk lui fit une brève visite avant de le conduire à l'étage où se trouveraient ses appartements. Les Bang (Yongguk, Yongnam et Natasha) disposaient d'une énorme suite au troisième étage avec une salle de bain avec baignoire et douche, un grand salon, une terrasse et une chambre chacun. Depuis la terrasse ils avaient une vue imprenable sur Séoul qui commençait à se réveiller. Appuyé contre le garde-corps, Yongguk s'éclaircit la gorge :

  • Ce n'est pas un choix facile que tu as à faire là, j'en conviens. Mais je veux que tu y réfléchisses vraiment Jinhwan. Tu as déjà dit oui, je le sais, mais j'aimerai que tu y réfléchisses vraiment. Mon but n'est pas de te ramener ici, que tu sois un nouveau membre, un parmi tant d'autres. Si tu viens ici c'est pour changer de vie complètement. Tu ne pourras plus travailler chez Jihyo comme je te l'ai dit hier, ce ne sera pas possible. Tu ne pourras peut-être même plus voir tes amis, je n'sais pas encore. Je ne veux pas te forcer la main, je ne veux pas te manipuler pour que tu accepte de vivre sous mon toit, sous ma protection. Je veux que tu comprenne ce dans quoi tu t'embarques. Ta sœur a fait ce choix, elle a coupé tout contact avec le monde du travail normal, ses amis et sa famille. Elle a recommencé une nouvelle vie. Malheureusement est arrivé ce qui est arrivé, c'est un risque. Mais ce risque était aussi fort que pour la dizaine d'enfants qui se trouvaient avec elle dans le wagon. Quand tu vas sortir d'ici, je veux que tu réfléchisse à ce que tu vas faire. Je te laisserai tranquille quelques jours, tu n'auras plus de messages de ma part, plus d'intrusions de Kiji ou autre chez toi. Mais dans une semaine, jour pour jour, tu auras la visite de l'un d'entre nous et tu devras donner ta réponse, à ce moment-là ta vie changera complètement. Pour le meilleur ou pour le pire, c'est un peu un mariage. J'aimerai que tu acceptes, j'aimerai beaucoup t'aider à ce que ta vie soit meilleure et à ce que tu sois plus heureux, mais c'est un choix que tu dois faire seul et peut-être ais-je faux. Peut-être qu'ici tu ne seras pas plus heureux que tu ne l'es actuellement chez toi.

Il marqua une courte pause, observant Jinhwan qui l'écoutait attentivement avant de reprendre :

  • Pour leur sécurité et anonymat tu ne verras aucun des hommes qui travaillent pour moi aujourd'hui, seulement Kiji. Je vais passer la journée à te montrer ce que nous faisons, t'expliquer notre entreprise et ses objectifs. Tu as des choses à apprendre, beaucoup de choses à apprendre. Bien entendu tu n'apprendras pas tout aujourd'hui, c'est impossible. Mais à la fin de la journée tu auras des bases qui te serviront que tu décides de nous rejoindre ou non.

  • Est-ce que tu vas me frapper ?

  • Non !

  • Me marquer ?

  • Quoi ? Mais non !

  • Je vais être battu ?

  • Mais pour qui tu me prends ?!

Offensé, Yongguk fit une grimace avant d'inviter Jinhwan à retourner à l'intérieur. La journée commencerait après une visite du jardin. Apparemment Yongguk avait quelque chose d'important à montrer à Jinhwan. Ils longèrent alors les façades des hanok avant de se retrouver en face d'un immense bosquet de pivoines. Les fleurs n'étaient pas écloses, mais au centre du bosquet une statue de Ganesh. Yongguk s'accroupit face à la statue pour déterrer une boîte métallique à l'aide de ses mains. Les doigts couverts de terre il tendit la boîte à Jinhwan qui l'observa un sourcil arqué.

  • Prends la, ceux sont les derniers objets de ta sœur. Elle voulait qu'ils soient enterrés ici mais je préfère que ses souvenirs soient avec toi.

Jinhwan prit alors la boîte et décida d'aller l'ouvrir à l'intérieur.

 

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Comments

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tt_9800 #1
Chapter 4: Chapter 4: Très intriguant!! Merci beaucoup!! ?