Quatre.

CHAOS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre Quatre :

S-E-I-Y-E-O-N

 

(Yongsang-Gu, Séoul, vendredi 18 novembre 2011)

 

« L'Homme est une créature fragile Jinny, il n'y a pas d'être humain plus fort

que les autres. Nous sommes tous fragiles. Pourquoi ? Pour la simple et bonne

raison que l'Homme est capable de ressentir deux douleurs.

La douleur face à la vérité mais aussi la douleur face

au mensonge. Laquelle préfères-tu ? »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NOTE DE SERVICE A L'ATTENTION DE TOUTES LES FILLES.


 

Vous avez probablement remarqué que depuis quelques soirs nous

avons la visite de nouveaux hommes : tous tatoués, vêtu de noir et

ne demandant jamais de surplus. Ces hommes font parti d'un gang

qui, d'après les dires de leur patron, ne nous souhaite aucun mal,

seulement à se divertir un peu. Néanmoins faites attention. Ces

hommes ne sont pas des tendres. Cependant, j'insiste sur le fait

qu'il faut savoir satisfaire tous leurs besoins sans les importuner.


 

Ne les dérangez pas s'ils sont concentrés sur un show, sauf s'ils vous appellent.


 

Lee Jiwon


 


 


 


 

C'est le poids de la bouteille de champagne qui déséquilibra le plateau. Aussitôt qu'elle s'avança avec ses hauts talons, elle bascula ; voulant la rattraper, elle perdit l'équilibre et dans un fracas assourdit par la musique électronique du club, le plateau s'écrasa par terre et elle avec.

  • Tout va bien ? Demanda Kiji en se penchant au-dessus du comptoir.

Elle se releva, un peu sonnée, très embarrassée.

  • Oui, oui, merci. C'est juste que …

Elle observa son interlocuteur et se perdit un instant sur lui : tatoué et entièrement vêtu de noir son visage était fin, ses sourcils épais et noirs, des yeux profonds et brillants, une bouche en cœur et un nez fin. Il était beau. Elle se mit à rougir doucement avant de l'entendre rire.

- Ne te moques pas de moi Kiji, c'est encore pire ! Dit-elle en se passant la main dans les cheveux. Tu ne te rends pas compte, c'est impossible de marcher avec ça !

  • Alors pourquoi tu le fais ?

  • Je ne peux pas les enlever, déjà que je vais en prendre pour mon grade quand Madame Lee va apprendre que j'ai encore fait tomber quelque chose …

Elle s'accroupit alors pour commencer à ramasser les débris de verre qui traînaient dans le mélange de champagne, vodka, whisky et bière. Kiji fit alors le tour du comptoir pour l'aider, ne se souciant pas du fait qu'il pourrait se blesser en empoignant ainsi les morceaux de verres. Quand tout fut nettoyé, il prit les mains de Seiyeon pour les nettoyer, vérifiant qu'elle n'avait aucune coupure, puis il coupa le sifflet des clients trop impatients.

  • Bon sang, dit-il, est-ce qu'ils sont toujours comme ça ?

  • Toujours, répondit Seiyeon.

Elle baissa les yeux pour reprendre le service qu'elle aurait dû faire si elle n'était pas tombée. Lorsque le plateau fut prêt elle observa avec surprise le garçon s'en emparer et aller service les différentes tables.

  • Mais qu'est-ce que tu fais ? Kiji ?! Tu es fou ! Si Madame Lee l'apprend …

  • Ne t'inquiètes pas, je m'occuperai de Madame Lee. Vous ne pouvez pas faire un bon service avec autant de talons.

  • Les autres filles y arrivent, il faut juste que j'apprenne.

  • Et tu vas briser encore combien de bouteilles de champagne à 500$ ?

Derrière sa frange noire Seiyeon le vit sourire avant de continuer de servir. De l'autre côté du bar elle resta rêveuse un instant et sourit toute seule : ce garçon était quelque chose. Depuis plus d'une semaine il venait tous les mardi et samedi, il s'installait dans un coin et observait, rien de plus. Les autres qui l'accompagnait se rapprochaient de la scène pour pouvoir profiter du spectacle, mais lui il restait en retrait, comme si le spectacle du Boy to Men ne l'intéressait pas.

Depuis l'épisode de la bouteille de champagne ils s'étaient recroisés deux fois : à la sortie du club alors qu'il fumait une cigarette adossé au mur, tandis qu'un de ses amis parlait au téléphone plus loin, puis au comptoir du club. Ce qui fascinait Seiyeon le concernant, c'est qu'à chacune de leurs rencontres, quelque chose de spécial s'était produit entre eux. Alors depuis, il avait prit l'habitude de venir à l'ouverture du club pour s'installer au bar et rester jusqu'à la fermeture. Mais lorsque Seiyeon n'était pas au bar mais en spectacle, il restait au bar, l'observant de loin. Et même si la pénombre de la salle l'empêchait de le voir correctement, Seiyeon savait qu'il était ici et c'était comme si son spectacle était pour lui et aucun autre. Un soir, après son numéro, un homme lui avait même demandé un supplément dans les antichambres. Le pauvre homme s'était retrouvé avec une arme sur la tempe, Kiji au bout du pistolet, cigarette au bec.

  • Retourne voir ta femme et ne remets jamais plus les pieds ici, autrement je te fume la cervelle. Capitché ?

  • Ou-Oui, avait tremblé l'homme.

Après cet événement plus aucun homme n'avait jamais demandé de supplément à Seiyeon. C'était tant mieux, elle haïssait cela. Mademoiselle Lee était d'ailleurs intervenu, deux jours plus tard elle avait regroupé ses « filles » dans les loges pour leur parler. « Mesdemoiselles, avait déclaré Lee Jiwon, vous savez à quel point je tiens à ce que mon sol reste propre, alors s'il vous plaît, faites ce que ces hommes vous disent, je ne tiens pas à avoir un sol tâché par de la cervelle de ers. Je laisserai une note dans le comptoir et ici pour vous rappeler la marche à suivre, lisez la, relisez la, apprenez la par cœur s'il le faut. Mais connaissez la sur le bout des doigts, c'est très important. » Elle avait par la suite marteler ses consignes : ne pas déranger les membres du gang, se montrer efficace pour qu'ils se sentent comme chez eux, les servir dès qu'ils arrivaient, ne pas les faire attendre. Les statistiques de leurs précédentes venues montraient qu'ils aimaient l'alcool de riz ainsi que la bière, préparer les verres en fonction de leur nombre et les servir aussitôt. Ne pas les déranger ou les pousser à la consommation comme il fallait le faire pour les autres clients. Ils devaient pouvoir être libres dans ce club et ne pas être importunés par d'énormes paires de faux seins s'ils ne les réclamaient pas.

Dans les loges les filles débattaient des consignes de leur patronne en se maquillant, en enfilant leur, très, légère tenue pour le soir ainsi que leurs talons. Elles étaient aussi excitées qu'effrayées. Avoir des membres d'un gang, ici, ce n'était pas rien. Comme Kiji l'avait prouvé avec Seiyeon, ils pouvaient les protéger, mais ils pouvaient être également dangereux.

  • J'ai entendu dire qu'ils avaient tout un réseau de prostituée, chuchota Minzy en plaçant ses faux cils.

  • Vous ne pensez quand même pas qu'ils vont nous recruter pour ça ? Demanda Chaelin en remontant ses résilles.

  • Je n'sais pas mais il y en a des craquants, répondit Mina. J'en ai vu un … qu'est-ce qu'il est beau !

  • Il y en a un qui m'a demandé un show privé, Daigen, Daimen, je n'me souviens pas, à mon avis il n'avait pas touché une femme depuis un moment mais il savait y faire.

Seiyeon regarda Dakota ajuster sa coiffure avant de quitter les loges sans rien ajouter. Alors comme ça, elle avait couché avec l'un d'eux ? Dakota était sans doute celle qui avait le moins de problème à coucher avec des clients, Seiyeon ne l'aimait pas beaucoup. Trop chichi pompons pour elle. Elle n'était pas méchante, mais Seiyeon ne l'aimait pas beaucoup. Elle se souvient même d'un jour où elle avait entendu Dakota et Mademoiselle Lee se disputer à ce sujet : Dakota couchait trop avec les clients, cela ternissait l'image du club qui n'était pas là pour offrir des prostituées aux hommes. Si Dakota voulait devenir prostituée elle devait quitter le club et se trouver un coin de rue. Bien évidemment la poupée Barbie avait refusé de quitter le club, mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait freiné ses relations avec les clients. Non. Mais au lieu d'avoir ces rapports dans les antichambres du club, elle utilisait sa pause pour rejoindre un coin de ruelle où elle retrouvait le client qui l'attendait en se masturbant.

Seiyeon se souvenait de quelques fois où elle avait eu affaire à ce genre de clients. Elle avait assouvi leur besoin quelques fois, mais seulement parce qu'elle en avait envie. Ils étaient beaux, gentils, et elle avait trop de drogue en elle pour dire non. Alors elle se retrouvait souillée dans les antichambres du club.

Mais tout ceci se termina lorsque Kiji devint présent dans sa vie. Il venait de plus en plus, quittant ses habitudes du mardi et samedi pour venir tous les soirs et discuter avec Seiyeon, l'empêchant quelques fois de travailler. Mademoiselle Lee ne disait rien : si le client était satisfait alors Seiyeon devait se taire et continuer.

  • Vous ne regardez jamais le spectacle, dit-elle.

  • Cesses donc de me vouvoyer, je ne suis pas si vieux.

  • Je ne peux pas, Mademoiselle Lee ne veut pas.

  • Je t'ai dit que je m'occupais de Mademoiselle Lee.

Elle désigna les autres filles du regard, attrapa un plateau puis parti en titubant servir les quelques tables occupées.

Il l'observait à chaque fois, chacun de ses faits et gestes. Et lorsqu'il ne l'observait pas, il noircissait un petit carnet A5 sans savoir ce qu'il écrivait. Seiyeon n'avait jamais osé lui demander de quoi il s'agissait : Mademoiselle Lee ne voulait pas que l'on s'intéresse à eux. Alors elle enterrait sa curiosité maladive et retournait derrière son comptoir pour discuter avec lui.

  • Pourquoi vous ne vous approchez jamais de nous ? Cela fait des semaines que nous sommes servi dès notre arrivée, sans même que nous ayons à commander mais jamais vous ne vous approchez de nous.

  • C'est à cause de la note, dit-elle.

  • Quelle note ?

  • Mademoiselle Lee ne veut pas que l'on vous dérange, elle a donné des consignes à toutes les filles. Nous ne devons pas vous déranger, si vous voulez quelque chose vous devez le demander vous-même parce qu'on ne doit pas vous pousser à la consommation. En revanche nous devons vous donner ce que vous désirez.

  • Ce que nous désirons ?

  • Ceux sont les ordres.

  • Donc là, je peux te demander ce que je veux tu as l'obligation de le faire ?

  • Dans la mesure du raisonnable, oui.

Il avala une gorgée de whisky et observa Seiyeon qui tentait d'éviter son regard pour servir d'autres hommes accoudés au comptoir, la plupart dans un état d'ébriété déjà important. La panique la submergeait, elle ne voulait pas être comme Dakota, elle ne voulait revivre ça. Quand elle revint face à lui, pour lui servir un nouveau whisky, elle le vit sourire en coin, la tête penchée sur le côté.

  • Je sais ce que je veux.

  • Alors que puis-je pour vous aider ? Sourit-elle sarcastiquement.

  • Je veux que tu arrêtes de prendre de la drogue à partir de ce soir.

Il l'observa dans son étonnement, un sourire sur le visage. Elle ne disait plus rien, surprise que ce soit sa demande. Puis il se leva, l'informant qu'il reviendrait demain avec une nouvelle demande, il déposa alors une somme assez grande pour payer ses consommations et laisser un beau pourboire à Seiyeon qui le garda précieusement. Elle repensa à ses paroles lorsqu'elle se coucha, observant l'argent qu'il lui avait laissé. Pourquoi devait-elle l'utiliser ? Pour la drogue ? Non, même si c'était ridicule, elle se sentait obligée de cesser tout ça, ce serait dur mais elle devait le faire. Elle songea alors à acheter de nouveaux vêtements, ou au moins une nouvelle robe qu'elle mettrait le lendemain pour travailler.

Il revint comme il le dit, remarquant la nouvelle robe de Seiyeon qu'il complimenta avant de commander un nouveau whisky en lui rappelant qu'il aurait une nouvelle demande ce soir. Comme toujours, lorsqu'elle s'absentait quelques minutes pour son numéro ou un service il sortait son carnet et écrivait : Seiyeon. Seiyeon. Seiyeon. Seiyeon. Seiyeon. SEIYEON. Autant de lettres qui lui faisaient tourner la tête depuis leur rencontre. KIM SEIYEON.

  • Certaines filles pensent que vous êtes ici pour ajouter le club à votre réseau de ion, c'est vrai ? Avait-elle demandé.

Kiji s'était étouffé avec son whisky.

  • Il n'a jamais été question de ça !

  • Oh, Kiji, c'est réellement fantastique ! J'ai eu tellement peur ! S'était-elle enthousiasmée. Tu es le premier gangster gentil que je rencontre ! J'aurai tellement de questions à te poser …

  • Tu as un exemple ?

  • Pourquoi t'es devenu membre d'un gang ?

  • C'est venu comme ça, enfin, tu le sens venir tout de même. Disons que c'est venu après une suite de situation plus ou moins déplaisantes.

  • Ce doit être plaisant d'être crains par les autres !

  • Ce n'est pas moi qui suis crains, ricana-t-il. Les gens sont juste méfiants, ils craignent ceux qui se situent au-dessus.

  • Au-dessus ?

Pour toute réponse Kiji lança un coup d'oeil sur sa droite, coup d'oeil que suivit Seiyeon jusqu'à voir une silhouette musclée au téléphone non loin de l'entrée du club. Et pendant qu'elle regardait ce garçon qu'elle trouvait pourtant doux pour un gangster, Kiji la regardait en tombant éperdument amoureux d'elle.

Elle lui avait confié avoir commencé à travailler au Boys to Men après s'être enfui de chez ses parents qu'elle ne supportait plus. Mais ils n'avaient plus le temps de se conter des histoires, le club allait fermer et Kiji devait partir. Alors durant deux semaines Kiji se buta à venir encore plus tôt pour pouvoir discuter avec elle, faisant semblant de se soucier des spectacles quand en fait il ne voyait que Seiyeon qui était collée au bar depuis que Mademoiselle Lee la voyait mieux le gérer que quiconque.


 


 

Vers vingt-deux heures trente, Seiyeon se fit relever par Minzy dont le décolleté était plus plongeant qu'une cascade. Changée, Seiyeon vint prendre congé de Kiji qui était accompagné du garçon qui passait le plus clair de son temps au téléphone.

  • Au revoir Kiji, dit Seiyeon en souriant. Mademoiselle Lee me laisse partir plus tôt ce soir, pour que je puisse bien me reposer.

  • Tu ne te sens pas bien ? Fit aussitôt Kiji en se redressant.

  • Tout va bien, je suis seulement un peu fatiguée.

Kiji hésita un peu, se tournant vers son ami qui pianotait sur son téléphone avant de revenir sur Seiyeon.

  • Tu as mangé quelque chose ?

  • Je vais, en rentrant.

  • Il y a un dîner chez nous, que dis-tu d'y aller ?

  • Kiji, le réprimanda gentiment l'homme derrière, laisse la rentrer chez elle. Tu vois bien qu'elle est épuisée et que Seigneur, que ferait-elle dans un dîner plein de truands ?

  • C'est un très bon dîner ! Cuisiné par notre chef préféré ! Se justifia Kiji en ignorant les paroles de son ami.

Seiyeon le remercia pour son invitation et remonta son sac sur son épaule. Elle hésitait. Dîner avec Kiji, oui. Dîner avec tout un gang, moins. L'homme insista au moins pour la raccompagner jusque chez elle, mais sur le chemin il eut raison de la jeune-femme qui accepta de dîner avec lui, mais elle devait se doucher et se changer auparavant.

Ils montèrent alors jusque l'appartement de Seiyeon. Un petit studio d'une vingtaine de mètres carré. Elle n'avait qu'une petite cuisine, un canapé/lit, une armoire vomissant de vêtement et une salle de bain, pièce dans laquelle elle disparut pendant trois quart d'heures, laissant Kiji observer les quelques décorations et photos sur les murs.

  • Tu as un frère ? Demanda-t-il lorsqu'il n'entendit plus la douche.

  • Oui, Jinhwan, il est plus jeune.

  • Vous vous ressemblez beaucoup.

  • Nous ne parlons presque plus.

  • Ah bon ? Pourquoi ?

  • C'est compliqué.

Quelques minutes plus tard elle sorti de la salle de bain, vêtu d'un jean coupe droite et d'un pull blanc dont elle avait enfoncé l'avant dans le jean. Elle était si simple mais si belle. Kiji tomba une nouvelle fois amoureux. Il la trouvait si belle dans cette tenue. Sans maquillage, sans coiffure excentrique.

Ils arrivèrent devant un immeuble partiellement éclairé après avoir prit une des trois voitures se situant devant le club. Kiji gara le Mercedes Wagon dans un sous-sol où d'autres de ces véhicules se trouvaient. Seiyeon ria, pensant se trouver dans une concession Mercedes. Mais à mesure qu'elle avançait, elle se rendait compte d'où elle mettait les pieds. Était-elle folle ? Elle observa alors Kiji qui avait un petit sourire sur le visage, elle se senti alors en sécurité et le suivit.

Ils entrèrent dans un grand hall avant de descendre dans un demi sous-sol dont Kiji ouvrit une porte blindée qui révéla une grande pièce meublée de fauteuils et canapés oxfords, dans un coin un billard, un flipper et un babyfoot. Ils traversèrent la pièce pour passer une arche qui donnait sur une salle à manger, pleine. Deux longues tables étaient couvertes d'un festin sans pareille, une quinzaine d'hommes autour de celui-ci, une ou deux femmes. Quand Kiji entra accompagné de Seiyeon les regards se tournèrent vers eux, Kiji tapa dans quelques mains puis invita Seiyeon à s'asseoir. Elle l'observa alors lui servir à manger, l'observer manger et lui sourire, toujours lui sourire. Quand ils eurent terminé de manger, Kiji lui demanda trois fois si elle avait besoin de quelque chose d'autre, elle répondit non à chaque fois. Lorsqu'il la vit frissonné il retira sa veste pour la lui passer puis il l'invita à quitter la table pour faire un petit tour.

En essayant de ne pas l'effrayer, il lui montra les locaux dans lesquels ils vivaient tous. Il lui expliqua qu'ils partageaient les appartements aux étages au-dessus, qu'ils se géraient pour la cuisine, la lessive et le ménage mais qu'une fois par semaine ils devaient dîner tous ensembles. Il y avait des jeux à leur disposition comme le billard ou encore le babyfoot qu'elle avait vu. Ils ne manquaient de rien et n'étaient dépendants de personne. Ils devaient se payer leur nourriture avec leur salaire, en ce qui concerne les courses pour les espaces communs le patron s'en occupait. Également, quand ils montaient au dernier étage ils trouvaient l'espace entraînement avec trois appartement reliés en un seul pour créer la salle d'entraînement principal, puis sur le toit un terrain de basket arrangé. Ils y montèrent, Kiji tenant les portes à Seiyeon qui ouvrit grand les yeux face à la vue dont ils disposaient. Elle comprit à cet instant qu'en l'envoyant au Boys to Men, le destin l'avait mise sur la route de Kim Kiji, l'être le plus extraordinaire qu'elle avait jamais rencontré et qu'elle ne rencontrera jamais plus. Peut-être son destin n'était pas d'être une grande avocate, mais d'être aimée par ce jeune homme hors du commun ; pouvait-elle avoir plus beau destin ?

Elle en fut tellement bouleversée qu'à la fin de la soirée, lorsqu'elle se retrouva à nouveau dans son studio, elle s'installa sur son canapé-lit et avala de larges rasades de Porto, deux lignes nettes en face d'elle. Elle les fixait, sans jamais les prendre. K-I-J-I, K-I-J-I, K-I-J-I, K-I-J-I. Que devait-elle faire ? Tomber dans ses bras ? Ceux d'un tueur ? Continuer sa vie au Boys To Men en faisant comme si elle ne connaissait pas le garçon ? Ignorer ses avances ?

Lorsqu'elle eut réfléchi à s'en faire des nœuds au cerveau, largement aidé par le Porto, elle laissa la bouteille vide rouler sur son sol puis descendit jusque dans la rue pour prendre l'air. Elle était minable mais elle ne s'en rendait pas compte, les avantages de l'alcool. Elle entendit soudain des bruits de pas derrière elle.

  • Seiyeon ? Seiyeon, qu'est-ce qu'il se passe ?

C'était Kiji, dans son costume noir. Il se précipita près d'elle et la retenu dans ses bras musclés. Elle l'observa, les yeux vitreux, avant de se blottir contre lui.

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Comments

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tt_9800 #1
Chapter 4: Chapter 4: Très intriguant!! Merci beaucoup!! ?