Chapitre Dix :

Sergent Dong

 

«Il s'asseyait sur le rebord de sa fenêtre et attendait le moment où elle sortait pour

humer les pivoines sous la pluie. Il la regardait vivre. C'était si important

qu'elle vive et malheureusement, elle ne vivait que les jours de pluie. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NOTES À GARDER :

_ Une silhouette a mis le feu au garage de Seiyeon, un mot a été laissé : tu seras le prochain Bang. La police pense qu'il s'agirait du meurtrier de Seiyeon. Yongguk n'a aucune idée de qui il pourrait s'agir.

_ Dakota du Boys To Men était jalouse de Seiyeon, mais elle a été tuée.

_ Wendy (BTM) a connu Seiyeon quelques semaines.

_ Le manuscrit de Kiji a disparu à la mort de Seiyeon. Voleur non envisagé chez les Yongsang-Gu.

_ Hanbin est en prison : a été agressé, presque violé, s'est défendu mais est désigné comme l'attaquant et non la victime. Quelqu'un aurait assisté à toute la scène sans agir. Nouvel avocat : Maître Moon Himchan. (avocat envoyé par Yongguk)

 

Quand il relu ses notes, Jinhwan se trouvait adossé au mur de son appartement, juste en face de sa fenêtre qui était ouverte, quelques gouttes de pluie tombant sur le faux plancher. Il avait passé la nuit à penser aux paroles de Junhoe mais aussi celles que Yongguk avait pu avoir et que Kiji a eu la veille. Il avait passé quatre jours dans sa vie d'avant, il ne lui en restait plus que deux pour choisir s'il rejoignait Yongguk ou non. À sa droite, la boîte métallique qui avait été déterrée de Honeysuckle, celle qui contenait les derniers objets de Seiyeon. Il ne l'avait pas encore ouvert, tout comme il n'avait pas encore lu la lettre qu'elle lui avait laissé. Celle-ci se trouvait toujours sur son chevet et prenait la poussière. Il attrapa alors la boîte et l'ouvrit.

La première chose qu'il vit fut une veste en jean. La veste en jean préférée de Seiyeon. C'était une simple veste recouverte de patchs brodés par Seiyeon. Elle avait encore son parfum. Ému de retrouver un vêtement avec le parfum de sa sœur, Jinhwan l'enfila et continua d'observer l'intérieur de la boîte. Il y découvrit plusieurs polaroids de Seiyeon en compagnie de Kiji lorsqu'ils étaient à la mer ou à la montagne. Elle semblait heureuse dans ses bras, et Kiji moins sauvage. À côté des clichés, un Polaroid Originals Project 600 et deux boîtes de pellicules. Lorsqu'il retira le tout de la boîte il trouva quelque chose d'étonnant, quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé trouver là : le manuscrit de Kiji.

La liasse de papier était impressionnante. Entre cent cinquante et deux cent feuilles. Sur la première page était frappé : SANS_TITRE par Kim Kiji. Légèrement en-dessous du titre, Seiyeon avait elle aussi gravée quelque chose, mais à la plume et non à la machine : Certains des plus grands gangsters ont les plus grands cœurs.

Jinhwan pensa à ces mots quelques instants puis il retira la pince qui relié les feuilles ensembles et observa la première page du manuscrit. Devrait-il en lire un extrait ? Il n'était pas certain que Kiji l'autorise à lire quelque chose d'aussi intime, puisqu'il faut le dire, en écrivant ce roman Kiji avait certainement exposé ses émotions, ses sentiments les plus profonds. Des choses qu'il ne disait à personne, qu'il ne voulait dire à personne. Excepté Seiyeon, sa muse. Alors Jinhwan pouvait-il lire « sans_titre » sans la moindre culpabilité ? Sa curiosité était plus grande que lui, aussi grande que sa crainte envers Kiji. Il se pinça les lèvres, observa autour de lui par peur qu'il n'y ait des caméras chez lui, puis il enfila une paire de lunettes pour la lecture et se plongea à l'intérieur.

 

EXTRAIT SANS_TITRE PAR KIM KIJI

 

Sous l'eau de la douche, jetant avec mépris ses pensées dont il était heureux de se débarrasser, les laissant se noyer dans la plomberie, il prit plaisir à sentir ses muscles se détendre alors que l'eau rougissait du sang qu'il avait sur la peau. Malheureusement pour lui, sa plénitude n'aura été que de courte durée puisque les douleurs étaient terriblement tenaces, et puisqu'elles aiment se diffuser, il ne pensait déjà plus à son plaisir maintenant passé qui, il faut le dire, s'il n'avait pas été violemment chassé lui aurait offert le repos pour la nuit. Mais les nouvelles douleurs étaient encore plus méchantes que les anciennes. La plus acerbe de toutes se trouvait au niveau de sa taille, sur le flanc droit. Elle était grande et belle. Ses couleurs (rouge, bleu, vert et jaune) étaient incroyablement réparties, comme une galaxie. Elle apportait une certaine poésie au corps marqué à l'encre. Déclenché l'émerveillement chez qui la regardait de prêt. On ne sentait coupable de la frôler, alors elle avait tout le loisir de prolonger sa torture à chaque touché. Mais quand bien même rien ne la caressait, elle se faisait entendre à chaque mouvement. Il n'y avait aucune délivrance si ce n'était le temps. Vint alors le remède. Qu'il sonnait joliment ! Il était doux, tendre et amical. Il égayait l'esprit d'une note mélodieuse, chacun émerveillé par sa beauté. Tous le percevait d'une manière différente, mais tous étaient incapables de vivre sans. Alors jamais il ne l'abandonnerait. Non, jamais !

 

Jinhwan aurait voulu en lire davantage mais la culpabilité lui fit refermer le manuscrit pour le ranger dans son chevet. Il voulait savoir de qui il parlait, ce qu'était le remède et pourquoi la personne dont il parlait avait un si gros hématome à la taille, même s'il se doutait fortement qu'il s'agissait de Kiji et qu'il parlait d'une blessure survenue à la suite d'une mission pour Yongsang-Gu. Il se redressa alors pour lui-même aller prendre sa douche et quitter son appartement pour rendre le manuscrit à Kiji.

Le Bistrot de Gianni était toujours aussi agréable a visiter. Le manuscrit dans les mains Jinhwan y était entré sans problème, trouvant le chef en train de nettoyer les lustres alors que Kiji avait été envoyé aux courses. Alors, pour la première fois depuis longtemps, Jinhwan se retrouva seul en compagnie de Gianni qui l'obligea à se prendre une boisson chaude au bar.

• Ce temps, soupira Gianni en descendant de son escabeau, je n'ai jamais connu autant de jour de pluie d'affilés en Italie, jamais. Tout ça, c'est de ta faute mon lapin, tu es beaucoup trop morose alors le ciel pleur avec toi. Reprends goût à la vie ! Quitte cette boulangerie et viens avec moi, tu vas voir, je vais bien prendre soin de toi et tu seras beaucoup plus joli à regarder.

Jinhwan adorait entendre Gianni parler. Du fait de son accent prononcé mais aussi la façon dont il chantait les mots. S'il vivait à Séoul depuis de nombreuses années maintenant, il n'avait rien parlé de son parlé italien et gardait autant sa gestuelle natale que sa façon de chanter les mots.

• Dis-moi, qu'est-ce que tu as là-dedans ? Demanda Gianni en s'accoudant au bar de marbre noir où Jinhwan buvait un latte macchiato, l'enveloppe brune où se trouvait le manuscrit sur le plateau du bar.

• Une surprise pour Kiji, répondit Jinhwan de la mousse sur les lèvres.

• Oh mon lapin, on est pas dans un drama ici, n'essaies pas de me séduire avec de la mousse sur les lèvres. Tu es trop jeune et trop masculin pour moi.

Embarrassé mais souriant il retira la mousse de ses lèvres et tourna son regard sur la porte d'entrée que venait de franchir Kiji, poussant un chariot remplit des courses demandées par Gianni. Ce dernier se releva et, les bras en l'air, accueilli son employé qu'il remercia en le gratifiant d'une bise. Geste qui déplut à Kiji qui n'aimait visiblement pas cette mauvaise habitude qu'avait son patron. Gianni prit alors le relais et disparu en cuisine avec le chariot et toutes les courses qu'il contenait. Kiji s'approcha alors de Jinhwan, un sourcil haussé, pour se placer derrière le bar et ranger les ustensiles utilisés par le plus jeune pour son latte.

• Ton Roméo n'est pas là, il est parti en mission il reviendra demain, dit-il en essuyant un récipient.

• Arrêtes un peu, maugréa Jinhwan, je suis venu te rendre quelque chose.

• Tiens, tu me voles maintenant ?

Le regard faussement accusateur, Kiji observa chacun des gestes de Jinhwan jusque à ce que celui-ci n'extirpe le manuscrit de l'enveloppe. Là ses yeux s'embrumèrent et si Jinhwan ne connaissait pas un minimum Kiji, il aurait dit que le garçon allait pleurer face à lui.

• Où … où l'as-tu trouvé ? Demanda Kiji en prenant le manuscrit de ses mains.

• Elle l'avait mis dans une boîte, avec des photos de vous que je n'ai pas pensé à te ramener. Il était enterré à Honeysuckle, sous la statue de Ganesh.

• Certains des plus grands gangsters ont les plus grands cœurs, lu Kiji d'une voix tremblante. C'est ce qu'elle disait toujours lorsque nous étions dans de mauvaises postures ou lorsque nous doutions. Je ne crois pas qu'un jour elle nous ai considéré comme de mauvaises personnes. Elle comprenait ce que nous faisons, et elle le faisait avec nous.

• Tu devrais lui trouver un titre, fit Jinhwan en se redressant.

• Il serait temps oui, sourit Kiji en serrant le manuscrit contre lui. Je ne sais pas comment te remercier Moucheron.

• Tu m'as sauvé la vie hier, tu n'as pas à te faire remercier. En revanche si tu pouvais me dire qui se charge de l'affaire de mon ami, Kim Hanbin ?

• Yongguk m'a parlé de ça, il a fracassé un mec de Sindaebang.

• C'est lui.

• Je ne sais pas si c'est bien lui, mais tu devrais aller voir au poste où travail l'officier Dong Taeyang, il t'aidera. Il est un peu le cliché du flic, alors apportes lui des donuts si tu veux qu'il lâche des infos.

Tout en disant cela, Kiji nota sur une serviette l'adresse du poste où travaillait l'officier Dong avec qui Jinhwan avait déjà discuté. Il remercia Kiji et quitta le restaurant, prêt à avoir une conversation avec l'officier au sujet de Hanbin.

Le quartier général de la police d'État se trouvait sur une grande avenue d'Itaewon, au cœur de Yongsang-Gu. Le bâtiment était un de ces buildings ultra-modernes qui avaient été construits en 2010, une magnifique architecture faite d'une verre bleuté. Devant le bâtiment d'étranges sculptures que Jinhwan ne comprit pas.

Lorsqu'il eut terminé de s'émerveiller devant le bâtiment et qu'il patienta d'éternelles minutes, une secrétaire l'envoya au quatrième étage où il trouverait le sergent Dong. Il patienta devant son bureau jusque à ce que le ventre de Dong n'apparaisse, un gobelet de café en main.

• Kim Jinhwan ? Qu'est-ce que tu fabriques ici ?

• Il faut que je vous parle de quelque chose, c'est au sujet de Hanbin.

Le sergent ouvrit la porte de son bureau, posa son gobelet à côté de son ordinateur, jeta sa veste afin de libérer un peu plus son ventre puis il se tourna sur Jinhwan.

• Tu ne pouvais pas passer un coup de fil avant de venir ? C'est ce que font les gens civilisés. Enfin… j'imagine que tu as passé trop de temps avec Yongguk et sa clique.

• Il y a un témoin, quelqu'un était là lorsque Hanbin s'est fait agresser. Récita-t-il d'une traite. Quelqu'un a assisté à l'agression et n'a rien fait.

Il observa Jinhwan un instant.

• Comment sais-tu cela ?

• Hanbin. Il me l'a dit, mentit-il.

• Tu m'emmerde Jinhwan, tu viens de foutre le bordel dans mon enquête.

• Votre enquête ? C'est vous qui vous en occupez ?

• Évidemment, Yongguk ne contrôle pas encore la justice, mais il sait jouer aux échecs avec les agents. Nous ne sommes que des pions qu'il place où il veut. Un jour il sera président du monde, en espérant qu'il le rende meilleur.

• Waouh, fit Jinhwan, étonné. Je ne pensais pas qu'il était si puissant.

• Je ne pensais pas non plus que des gangsters pouvaient avoir de l'impact sur les agents de police, mais il faut croire que si. Nous vivons dans un monde corrompus mon garçon.

Il se laissa tomber sur son fauteuil et sorti du tiroir de son bureau une pochette rouge qu'il ouvrit. Jinhwan comprit qu'il s'agissait du dossier sur l'affaire de son ami. Le sergent observa ses notes, attrapa un stylo et se mit à noter quelque chose avant de reposer son stylo et observer Jinhwan.

• Nous avons récupéré les vidéos des caméras de surveillance de la ville. Ça n'a pas été très compliqué de les avoir mais, quelque chose cloche. Tiens regardes.

Il se leva pour allumer le petit poste télévisé qui se trouvait sur une table adjacente au bureau. Le temps que le poste s'allume il chercha un DVD qu'il glissa ensuite dans le lecteur. Une image grise apparût alors puis la rue où avait eu lieu l'agression. Le sergent, la main sur le haut du poste, avança les images de quelques heures avant de tomber sur l'agression de Hanbin.

• Tiens, le voilà.

Il pointa la silhouette de Hanbin puis un autre homme. L'image n'était pas très nette et seul Hanbin était identifiable mais les deux hommes semblaient marcher paisiblement. L'instant d'après Hanbin sautait au cou de l'homme et commençait à le battre violemment.

• La vidéo a été trafiquée, fit le sergent en stoppant l'image, c'est ce que j'essaie de prouver mais ce n'est pas chose facile, le résultat est très convainquant.

Si convainquant que Jinhwan avait à peine remarqué la coupure.

• Qui pourrait bien faire ça ? Demanda-t-il.

• C'est la question que je me posais jusqu'à ce que tu me dise qu'il y avait un autre homme ce jour-là. Maintenant je me demande pourquoi est-ce qu'elle a été trafiquée.

• Vous n'avez pas parlé à Hanbin n'est-ce pas ? Demanda Jinhwan en s'enfonçant dans le siège.

• Pas encore, pourquoi ?

• Parce que si vous l'aviez fait, vous sauriez pourquoi.

• Je t'écoutes.

• Reprenons depuis le début, si vous le voulez bien. Vous êtes appelé un soir parce qu'un homme vient d'être battu, vous arrivez sur place et voyez Hanbin, les mains couvertes du sang de la victime. La première chose que vous faites ? Vous l'arrêtez et quelques jours après la victime porte plainte pour coups et blessures aggravés. Un procès est mis en place et Hanbin se tape un avocat commit d'office car il n'a pas les sous pour s'offrir un bon avocat. L'enquête vous est donnée, vous cherchez partout en cherchant nul part à la fois. Vous ne savez même pas ce que vous cherchez puisqu'aux yeux de la justice le verdict est fait : Hanbin est coupable. Seulement voilà, si vous aviez fait votre boulot comme il le faut vous seriez allé voir Hanbin à la prison et vous auriez discuté avec lui. Si vous l'aviez fait, vous auriez appris qu'il se défendait puisque le type en question, la « victime », dit-il en imitant les guillemets, est en fait un membre du gang de Sindaebang qui le suivait en l'agressant verbalement et physiquement avant d'en venir à la tentative de viol. L'homme a avoué avoir battu Kim Jiwon, le petit-ami de Hanbin qui se trouve dans le coma depuis le 22 décembre, tout en agressant Hanbin qui s'est défendu. Sauf que la vidéo que vous avez ne présente que la partie où Hanbin tabasse le type.

• Allons bon. Partons de cette hypothèse, qu'est-ce qui te prouve qu'il s'agissait d'un type de Sindaebang ?

• Il lui a demandé de prier avant de le frapper, répondit aussitôt Jinhwan. Yongguk m'a dit que c'était leur manière de faire, ils ont des tatouages religieux et demandent à leur victime de prier avant de les tuer. Le type en question a un crucifix de tatoué sur la main.

• Foutus gangsters, soupira le sergent Dong. Ils commencent tous à me faire chier, sérieusement. Maintenant il faut savoir pourquoi Sindaebang en voudrait à tes amis.

Jinhwan se tut un instant, réfléchissant à tout ce qui s'était passé ces derniers mois et ce qui pourrait aller à l'encontre du couple.

• Il s'est passé quelque chose au lycée mais, je n'pense pas que ce soit allé si loin.

• Vas-y, expliques-moi.

• Eh bien, c'est une histoire un peu compliquée.

Il demanda s'il y avait un support sur lequel il puisse écrire. Le sergent lui donna alors un feutre avant de lui présenter un tableau blanc sur le mur. Jinhwan inscrivit alors sur le tableau le nom de Louise Gabriel et il dessina des flèches pour y rattacher les noms des personnes concernées par cette affaire. Le premier fut Shin Hoseok, puis Song Geon Hee.

• Louise était en couple avec Hoseok qui avait un différent avec Geon Hee. L'histoire est allée jusqu'au viole présumé de Louise par Geon Hee. Il fit une pause avant de râler. Song Yunhyeong vous expliquerait bien mieux, il connaît l'histoire par cœur.

• Je ne vois pas le rapport avec Kim Hanbin, ni même Kim Jiwon.

• J'y viens, j'y viens. Donc. Il y a un viole présumé sur Louise, viole qui aurait été commis par Song Geon Hee qui est le cousin de Song Minho, un très bon ami de Kim Jiwon. Le truc, c'est qu'à ce moment-là personne n'est allé porté plainte pour quoi que ce soit, l'histoire reste au sein de l'école, entre les élèves. Alors tout naturellement les élèves veulent faire leur justice eux-mêmes. Un soir Minho vient chercher Jiwon qui est sur le point de rentrer chez lui avec Hanbin, il demande à Jiwon de l'aider si jamais Geon Hee a des soucis, à ce moment Minho ne sait pas dans quelle galère son cousin s'est mise. Au cours de la nuit Jiwon rejoint Minho et ils vont à la rencontre de Geon Hee qui fait face à Shin Hoseok. Au cours de la discussion Jiwon change finalement de camp pour protéger Hoseok et se battre contre Song Geon Hee, et donc son ami Minho. Quelques temps plus tard il est appelé à témoigner contre Geon Hee qui a un procès pour tous les délits qu'il a commis donc le viole présumé, viole qui n'a pas eu lieu, mais il détenait tout de même des photos nues de Louise, sans son consentement bien sûr. Jiwon a témoigné et quelques jours plus tard il se fait battre jusqu'au coma. Coïncidence ? J'crois pas.

Le sergent se redressa et observa le tableau avant de se tirer les cheveux en grognant de rage. Il sorti quelques instants sans rien dire, lorsqu'il revint il tenait deux gobelets de cafés et en tendit un à Jinhwan. Il but le sien d'un coup avant de jeter le gobelet.

• Nous n'avons aucune preuve d'une quelconque appartenance à un gang de la part de ce Song Geon Hee, mais on peut fouiller là-dessus et comme on a un gangster sous la main, autant l'utiliser. Je contacterai Yongnam ce soir.

• Yongnam ? Interrogea Jinhwan.

• Yongguk est l'autorité, Yongnam le cerveau. Il est celui qui connaît le mieux les réseaux de la ville, et même du pays. Il saura qui est notre type, à qui il appartient.

Les mains sur les hanches Dong observa les écritures de Jinhwan, ajoutant avec un feutre d'une autre couleur quelques infos qu'ils venaient d'énoncer. Il se mit à réfléchir à haute voix :

• Si j'étais un gangster, quelles raisons me pousseraient à agresser un gamin ? Pourquoi est-ce que j'attaquerai Hanbin, le gamin innocent ?

• Parce qu'il est en couple avec Kim Jiwon, dit Jinhwan. Le type qui a témoigné contre Geon Hee.

• Oui mais, pourquoi ce témoignage contre le gamin est si important ? Ca ne tien pas debout, ils sont beaucoup plus intelligents que ça. À mon avis, ce Geon Hee doit être un membre peu important qui extrapole sa vie de gangster et ils s'en foutent. Ils n'iraient pas battre deux types sans histoires pour lui. Les gangsters tiennent beaucoup à l'image de leur gang et avec la tâche du viole de la gamine, leur image en prend un coup alors ils ne vont pas se risquer à le défendre. À moins qu'il ne soit important …. Mais pour qui ?

• Song Minho ?

• Son cousin ? Qu'est-ce qu'on sait sur lui ?

• Pas grand chose, je ne le connais pas beaucoup mais c'est un gars sympa qui aime bien faire la fête. Je n'ai jamais rien entendu sur lui.

• Admettons qu'il s'agisse de ce Minho, pourquoi ferait-il ça à son ami ?

• La vengeance ? On pourrait imaginer qu'il n'a pas supporté le témoignage de Jiwon contre son cousin.

• On pourrait en effet. Mais pour Hanbin ? Je ne crois pas que le petit ait témoigné contre Geon Hee, tu ne m'as même pas parlé de lui dans cette histoire. Est-ce qu'il y a participé ?

• Non, il était seulement là comme petit-ami de Jiwon et la seule chose qu'il faisait c'était se plaindre de la relation entre Jiwon et Minho parce que Minho avait trop d'influence sur Jiwon.

• Donc rien ne nous explique l'agression de Hanbin. Retour au point de départ, soupira-t-il en baissant les bras, se laissant tomber sur une chaise à roulette.

• Non pas retour au point de départ ! Fit Jinhwan. Nous avons au moins une piste.

Ils restèrent un instant à observer les noms sur le tableau :

 

Louise Gabriel

Shin Hoseok    Song Geon Hee

Kim Jiwon   Song Minho

 

• Tous ces gens, fit Jinhwan, ils ont tous un lien probable avec Hanbin ou avec l'affaire. On peut même voir là une liste de coupables potentiels.

• Je ne vois que deux coupables potentiels, fit le sergent en tapotant ses doigts sur le bureau. Je doute que Jiwon soit sorti du coma pour agresser son petit-ami donc on peut l'éliminer et enfin Louise Gabriel … je n'en sais rien, pourquoi aurait-elle fait cela ?

• Aucune idée mais je ne la pense pas coupable, c'est une fille gentille et elle ne supporterait pas de voir quelqu'un se faire agresser.

• Alors il ne nous reste que les deux cousins.

• Vous pensez que Yongguk peut nous aider ?

• C'est un homme avec une grande influence, il est discret mais très puissant. Le genre de personne auxquelles on ne se frotte pas. Avec son réseau et son influence il pourrait nous dégoter des éléments solides, des preuves. Je ne veux pas envoyer d'enfant en taule si je n'ai pas de preuve fiables.

• Hum, nous allons devoir creuser tout ça mon garçon.

• Aussi Sergent, je voulais vous demander quelque chose.

• Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

• J'aimerai savoir si vous … si vous pouviez aider Hanbin ?

• C'est ce que j'essaie de faire là.

• Non, est-ce que vous pourriez le faire changer d'endroit ?

• Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

• Je l'ai vu hier et, comment dire, je pense qu'il se fait agresser au sein même de la prison. Enfin je pense, non j'en suis sûr. Ils lui ont gravé « la salope de Yongguk » au cutter sur la hanche et lui font toutes sortes de choses. Il m'a dit qu'il était entouré de membres de Sindaebang.

Dong poussa un soupire, affligé, et promit à Jinhwan qu'il ferait ce qu'il pouvait. Alors Jinhwan put quitter le bureau plus détendu concernant Hanbin mais le cerveau fusant sur cette histoire.