도달 할 수없는 (Inatteignable) Partie 1 de 4

도달 할 수없는 (Inatteignable)

도달 할 수없는 (Inatteignable)

|Mini fic : Eunhae (Quatre parties)|

Partie 1 de 4

 

 

Mon corps est couché sur le plancher de la salle d’entraînement, mes bras étirés à mes côtés recherchant la froideur que les dalles offrent en dessous de moi. Ma respiration est irrégulière, mes muscles sont tendus après l’effort physique que je viens de vivre. La pièce est vide, la musique arrêtée depuis plusieurs minutes déjà. Le silence ne me perturbe pas. Au contraire, il est apaisant et aucunement comblé par ces doutes et ces questionnements qui m’effraient depuis un certain temps. Mes paupières s’ouvrent et se ferment du à cette fatigue nouvelle qui m’envahit, mais je me sens bien.

Même si je suis épuisé, fatigué par ces pratiques incessantes et cet horaire chargé, je suis satisfait. Heureux du dénouement que prend enfin ma vie.

Et rien ne peut perturber ce moment de bonheur aussi temporaire soit-il, si ce n’est ça.

Je l’entends facilement.

Il est beaucoup plus fort qu’un soupir, beaucoup plus réel qu’un rêve.

Un bruit qui détruit cet instant de quiétude. Le silence maintenant brisé par des sanglots et, à l’occasion, des petits gémissements plaintifs.

Et en temps normal je serais resté là, à essayer d’ignorer le tout. Dans cette petite bulle que je me suis créée où l’épuisement l’emporte toujours sur la curiosité.

Mais ces bruits, ils sont émis par toi.

Ils serrent mon cœur dans ma poitrine et parcourent mon corps d’une marche douloureuse et malhabile à travers des frissons désagréables. Et malgré cette fatigue qui semble déchirer les muscles de mon corps et ma tête qui tourne légèrement, j’arrive à me lever sans aucune difficulté. Mes pas sont lents et me demandent un effort constant, mais ils se dirigent vers la source de cette douleur passagère sans s’arrêter. Le vestiaire est vide. Tes pleurs se répercutent sur les murs blancs et y sont d’une intensité maladive.

Ils me font mal.

Et la vue qui s’offre à moi ne calme en rien cette agitation nouvelle qui fait trembler tous mes membres.

Tu es là.

Si fragile. Assis sur un banc, tes bras entourent tes jambes pour les retenir contre ton torse. Ta tête est couchée par-dessus ces derniers et les mèches de ton toupet cachent une bonne partie de ton visage, mais je les vois. Elles coulent le long de tes joues, dans une descente précipitée et continuelle, estampant ta peau de porcelaine d’un rouge flamboyant. Tes épaules se secouent au rythme de tes sanglots. Tes cheveux bruns trempés collent à ton cou et quelques gouttes descendent le long de ce dernier. Je les suis d’un regard indiscret.

Perdu dans ta peine, tu ne me vois pas.

Tes yeux vides me laissent paralyser à quelques mètres de toi. Si près.

Si loin.

Le fait de te voir ainsi me laisse sans mots, ma vision s’embrouille et se parcelle d’une fine couche de larmes. J’essaie de respirer, mais mes efforts sont en vain. Ma gorge se sert.

Mon cœur aussi.

Qu’est-ce qui t’arrive?

Je t’observe en silence, car je me sens impuissant. Je ne sais comment t’aborder. J’ai peur de passer pour un idiot et je n’ai pas envie que tu me voies ainsi. Au bord de l’épuisement, maladroit de mes mots, cherchant des réponses à tes actions auxquelles je n’ai pas le droit. C’est d’un pas hésitant que j’essaie de faire marche arrière, mais je n’ai pas le temps de me retourner que ton regard se pose enfin sur moi. Tes yeux s’agrandissent brièvement, surpris par ma présence inattendue. Du revers de ta main droite, tu essuies gauchement tes joues, mais le tout ne rend que plus apparent les choses. Tu racles ta gorge, déposes tes pieds au sol et redresses tes épaules, tentant de cacher ton état.

Mais je sais.

J’ai vu.

«D…Donghae?»

Ta voix tremble autant que ton corps. Comme si le fait de parler te demandait un effort surhumain.

«Qu’est-ce….Qu’est-ce que tu fais ici?»

Tu n’oses pas me regarder, fixant les casiers métalliques en avant de toi. Tes doigts sur tes cuisses s’entremêlent comme ils le font toujours quand tu es nerveux. Et je constate rapidement que ma voix est aussi brisée que la tienne.

«Je….Je viens de terminer ma pratique.»

Un petit sourire en coin s’impose sur tes lèvres momentanément. Totalement faux.

Aucune autre question ne suit. Un silence nouveau nous entoure, il est étouffant. Je t’observe machinalement parce que j’ignore comment réagir à ce qui se passe. J’ai l’air d’un idiot, exactement comme je ne le voulais pas.

Surtout devant toi.

Je ne sais combien de temps je passe ainsi, à essayer de trouver quelque chose à dire. Quelque chose à faire. Mais instinctivement, je me retrouve face à toi. Mes genoux sont parcourus d’un spasme désagréable lorsqu’ils viennent en contact fortement avec le plancher froid et inconfortable, mais ton visage si près du mien me fait oublier le tout. Ton regard s’encre au mien, mon cœur manque un battement. Mais aussitôt tes yeux bruns me fuient, incertains. Tu sais qu’ils dénonceraient ton mal, tes sentiments.

«Qu’est-ce qui t’arrive Eunhyuk?»

Ma question franchit si rapidement mes lèvres que je n’ai pas le temps de la regretter. Je voudrais prendre ta main dans la mienne, pour te rassurer, mais je n’en ai pas le courage présentement.

«Je…»

Tu mords ta lèvre inférieure. Je suis attentif à tous tes gestes. Peut-être me fourniront-ils une réponse à ce qui t’arrive? Tu ne me regardes toujours pas lorsque ces mots fatidiques sortent de ta bouche.

«Je vais partir Donghae.»

Quoi?

Ma gorge est sèche. Ton regard retrouve le mien, mais c’est comme si je ne te voyais pas. Je n’arrive pas à saisir ce que tu viens de dire, mes pensées s’entrecroisent et des idées noires envahissent mon esprit. Qu’est-ce que tu-

«Je veux partir Donghae.»

Tu soupires et déposes une main sur ton front. Ton coude s’accote sur ta cuisse pour retenir ta tête alors que tes paupières se ferment. Des larmes coulent le long de tes joues, celles qui ne s’étaient pas échappées encore. Et lorsque tes yeux s’ouvrent à nouveau, cette image de toi, attristé, s’imprègne en moi à jamais.

«Je suis fatigué.»

Tu regardes le plafond, essayant de retenir les autres.

«J’ai mal.»

Ton autre main vient s’appuyer le long de ta taille et je découvre ainsi la raison de tes gémissements plaintifs.

«Je pense….»

Un autre soupir, plus profond. Plus désespéré.

«Je pense que je ne suis pas fait pour tout ça.»

Encore et toujours le même silence, lourd. Tes mots; pourquoi ils me blessent? Pourquoi ils me font peur?

«Eunhyuk…je…»

Doucement, ma main s’empare de celle sur ta taille. Comme si tu allais disparaître au bout de mes doigts. Comme si tu étais fragile.

Je sais que tu l’es en quelque sorte.

Physiquement.

Mais surtout mentalement.

Tu me regardes faire, ton regard brûle ma peau. Mon cœur bat plus rapidement, appréhensif. Mon pouce caresse tes jointures, maladroitement. Ai-je le droit de te voir ainsi?

Ai-je le droit de te traiter ainsi?

Tu défais mon emprise sur toi. Mes questions se multiplient en l’espace d’une seconde ainsi que mes inquiétudes, mais elles se retrouvent loin dans mes pensées lorsque tu m’attires soudainement à toi. Tes bras m’entourent, tremblant, mais ils me sécurisent. Ton odeur m’enivre et la chaleur que dégage ton corps me laisse pantois. Mes yeux se ferment par réflexe, je m’agrippe à ton chandail. Car je ne sais comment exprimer ce que je ressens.

Je veux te retenir.

Ne t’en va pas.

Mais ces mots ne sortent pas de ma bouche, ils ne veulent pas. Pourquoi?

Parce je suis faible, mais je ne suis pas égoïste.

«Ils….ils n’arrêtent pas. C’est critique par-dessus critique. Pratique par-dessus pratique. Peu importe ce que je fais, ce n’est jamais à la hauteur de leurs attentes…»

Tu murmures tes paroles. Tes phrases sont entrecoupées par tes sanglots, mais je te comprends parfaitement. Ton torse monte et redescend machinalement, en dessous de ma tête.

«Ils auraient dû choisir un autre danseur principal…Je n’en peux plus…Le groupe n’a pas débuté encore, il n’est pas trop tard pour trouver quelqu’un d’autre-»

«Non.»

Tu m’as entendue, malheureusement. Je n’aurais pas dû dire ça. Tu essaies de me repousser en agrippant mes épaules. Je me retiens à toi, j’en ai besoin.

Ne me repousse pas, s’il te plaît.

Là où je me trouve, j’entends les battements inégaux de ton cœur, en parfaite harmonie avec le mien. Je me sens si bien. Mais tu es plus fort que moi et bientôt la chaleur de tes bras n’est plus qu’un souvenir distant. Et toi aussi, tu me sembles loin.

«Hae…»

C’est à mon tour de me cacher. Ma tête se penche car j’ai honte. Mes larmes semblent me narguer en prolongeant leur descente le long de mon cou.

Mais ce que je ressens est vrai, indomptable. Et les émotions qui écrasent mon cœur dans ma poitrine sont plus imposantes que cette nervosité qui envahit les muscles de mon corps. J’ai peur.

Peur de te perdre.

«Ne t’en va pas…»

Pardonne-moi, j’ai été égoïste.

Tes mains encadrent mon visage, tes pouces éloignent délicatement ces perles salées qui se retrouvent sur mes joues rouges. Un sourire qui se veut rassurant orne tes lèvres, mais cela ne m’aide aucunement à me calmer. Au bout d’un instant, il se fane déjà. Tu as constaté toi aussi qu’il était inefficace.

«Présentement…mes buts…mes rêves…tout semble inatteignable.»

Tu reposes tes mains sur tes genoux. Tu es découragé, la façon dont tu prononces le tout en est la preuve même. Tes traits sont fatigués, des cernes profonds se retrouvent en dessous de tes yeux. Pourquoi ne les ai-je pas remarqués avant?

«Mais le groupe va bientôt débuter et tu-»

«Bientôt…? C’est ce qu’ils disent à chaque fois avant que notre début ne soit repoussé de plusieurs mois à nouveau. Pour eux, nous ne sommes qu’un essai. Des marionnettes. Tu as entendu toi aussi? Super Junior ce n’est qu’un projet temporaire. Et je refuse d’être vu ainsi, d’être traité ainsi…pour qu’au final on m’oublie parce que ça leur convient et qu’ils ont fait ce qu’ils voulaient de moi….Ça n’en vaut pas la peine.»

«Tu as tort.»

Mon regard rencontre le tient lors d’un dernier effort ultime. Tu lèves un sourcil, interrogateur.

«Parce que dans 10 ans, tu ne regretteras pas ce que tu vis présentement… »

J’agrippe d’une main ton poignet droit et je le caresse d’une façon qui se veut sécurisante.

«Tu regarderas la foule, remplie de fans chantant et criant ton nom, et tu te diras que toutes ces épreuves et tous ces moments difficiles en valaient le coup. Si tu décides d’être vue comme un projet temporaire, alors tu seras vu et traité ainsi. Montre-leurs que tu ne leurs appartiens pas, que tu es beaucoup mieux que leurs attentes. Je sais que tu l’es.»

Je t’offre un premier sourire, alors que les dernières larmes restent pendues au bout de tes cils.

«Aujourd’hui, tout semble sans avenir certain et marqué de buts inatteignables. Mais, demain, tout aura un sens, crois-moi.»

Crois en moi, Lee Hyukjae.

«Et à ce moment-là, quand tu le réaliseras, je serais à tes côtés pour te dire: « J’avais raison.» »

 

 

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Comments

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MlleHana #1
Chapter 5: J'ai juste adoré... C'était magnifique, parfait jusqu'au bout !
Ce couple est tellement génial... Et l'histoire tellement géniale aussi ^^
Les sentiments de Donghae sont tellement bien décrits, je me sentais mal en même temps que lui, on vit vraiment l'histoire à travers lui ^^
Bravo... Je suis fan !
ChirleySun
#2
Chapter 4: Wow ! Que dire.. Déjà je suis ravie de voir une frenchie ici tout comme moi ^__^
Ensuite ton histoire est très.. bien construite, voir même parfois poétique. Beaucoup d'émotions, très bien écrites et ressenties.
Une très bonne histoire que tu nous a écris ici. Bravo et merci de l'avoir partagé ! (: