•  - D'abord, les gars, je trouve que vous pourriez être plus sympa avec Miso, commença-t-il en me prenant par l'épaule et en me rapprochant de lui. Elle n'est pas obligée et pourtant ça fait plusieurs heures qu'elle nous fait visiter Paris. Elle nous a même permis de semer les fans à deux reprises.

•  - Mmh c'est vrai... T'as raison, murmura Youngmin. Et il continua plus fort. Mais je te signale qu'elle aussi est une fan !

•  - Oui, hyung, tu as raison, admit Kwangmin. Mais avant d'être un de nos fans c'est une jeune fille, fit-il en me regardant. Elle a des sentiments, elle ressent des choses, continua-t-il en me souriant. Et pour l'instant elle a froid, c'est pour ça que je lui ai prêté mon écharpe. Il n'y a pas de raison d'en faire un drama, je t'assure hyung ! Et quand on est arrivé en haut on voulait vous faire peur mais j'ai heurté je sais pas quoi qui m'a fait tomber sur elle. Il prit une pause et regarda les autres. Je sentis sa main redescendre vers mon dos et faire de petits cercles, pour m'assurer qu'il n'y avait pas de problème.

•  - Bon, ça va alors ! Hein Youngmin ? Demanda Jeongmin.

•  - Ouais, ouais répondit-il même s'il avait toujours l'air énervé.

•  - On va continuer le chemin alors, proposa Hyunseong.

•  - Bonne idée ! Suivons les panneaux ! Dit Donghyun avant de prendre la tête du groupe.

Il était suivi par Hyunseong d'un côté et Minwoo de l'autre. Après eux, il y avait Jeongmin qui, apparemment, de ce que je pouvais voir, essayait de calmer Youngmin. Kwangmin et moi fermions la marche, il avait arrêté ses petits mouvements circulaires et me tenait par l'épaule. On ne se parlait pas. Tout d'un coup, un homme passa en vélo tout près de moi, manquant de me faire tomber de nouveau. Kwangmin me retint par la taille. Je le remerciai en évitant son regard et alors que j'essayai de presser le pas pour rejoindre les autres, il m'attrapa par le poignet et me dit :

•  - Ne va pas les voir maintenant, ce n'est pas tout à fait le bon moment.

•  - Mais Kwangmin.. je... je me sens mal parce qu'à cause de moi tu t'es engueulé avec ton frère ! Lui avouai-je.

•  - Ne t'inquiète pas, me rassura-t-il. Tu...

•  - Comment ça ? Le coupai-je. Bien sûr que je m'inquiète, c'est ton frère ! En plus de ça vous faîtes parti du même groupe ! Vous allez encore passer beaucoup de temps ensemble, il faut que vous vous réconciliiez ! C'est important, il faut que...

Il ne me laissa pas finir ma phrase et m'embrassa. Le temps semblait s'être arrêté. Ses lèvres étaient brûlantes. Il commença à approfondir le baiser tout en serrant ses bras autour de ma taille pour me rapprocher de lui. Il jouait avec mes lèvres et ma langue. Je ne savais pas quoi faire. C'était mon premier vrai baiser. Je ne voulais pas tout gâcher mais ma raison m'obligea à arrêter. Je voulus faire un pas en arrière mais il me tenait toujours fermement. Il me regarda avec un air estomaqué.

•  - Qu'est-ce que tu fais... ?

•  - Kwangmin, ça ne rime à rien.

•  - Mais...

•  - Il faut continuer à marcher, lâche moi maintenant s'il te plait. Lui demandai-je en marchant rapidement vers les garçons qui avaient maintenant une bonne avance. J'essuyai mes lèvres. Je pouvais encore ressentir les siennes s'y presser...

•  - Attends moi Miso ! S'écria-t-il en courant pour être à ma hauteur. Je veux qu'on en parle...

•  - Parler de quoi ? Lui demandai-je en essayant d'avoir l'air énervée. Il n'y a rien à dire sur ce qu'il vient de se passer.

•  - Allez Miso, tu n'arrives même pas toi même à le dire, remarqua Kwangmin. Je veux que l'on parle de notre baiser. Je veux que l'ont parle du moment où j'ai pressé mes lèvres contre les tiennes, où...

•  - Je n'ai rien à en dire, lui répétai-je froidement en le coupant.

•  - Ecoute, me dit-il, je suis désolé d'être aussi direct comme ça. Je n'aurais pas dû le faire comme ça. Mais je suis un homme tu sais, les hommes ont des envies.

•  - Des pulsions ouais ! Laissais-je échapper.

•  - Oui... Tu as raison, m'accorda-t-il. Mais ne me dit pas que tu n'as pas apprécié...

•  - Je..

•  - Venez vite vous deux ! On a trouvé Montmartre c'est super beau ! S'exclama Hyunseong avec un grand sourire. Oh merci toi ! Tu m'as sauvé la vie, c'est pas possible !

On pressa donc le pas pour arriver devant d'autres marches. On décida tous les 7 d'aller y jeter un coup d'oeil rapide. Je fis bien attention à me mettre entre Jeongmin et Minwoo de sorte que Kwangmin ne vienne pas me reparler... On marchait tous tranquillement, sans bruit. Mes deux voisins avaient les yeux rivés sur le plafond, puis descendaient vers les statues et enfin remontaient vers les vitraux. Je me risquai un regard à l'arrière pour voir ce que faisaient les autres. Ils faisaient tous la même chose. Mais Kwangmin, me voyant retournée, m'adressa un sourire et me regarda avec des yeux doux. Je détournais le regard aussi sec et continuais la visite. Avant de partir, chacun se recueillit silencieusement sur les bancs de bois. Je m'assis assez à l'écart d'eux, j'avais besoin de réfléchir. Je fermais les yeux pour tenter de ralentir mon cœur qui battait à 100 à l'heure. Je laissais les minutes défiler.

Alors que je m'étais quasiment assoupie, je sentis quelqu'un s'asseoir, passer un bras derrière mes épaules et se rapprocher de moi. En ouvrant les yeux, j'eu la mauvaise surprise de voir qu'il ne s'agissait pas de Kwangmin. C'était un homme d'une trentaine d'années qui avait profité de mon inattention pour venir. Je le reconnus quelques secondes après. C'était un gars qui m'avait suivi sur plusieurs stations dans le métro quelques mois auparavant après m'avoir collé pour avoir mon numéro. Comme j'avais refusé, il ne l'avait pas du tout bien pris. Je glissais donc vers l'autre extremité du banc afin de m'en éloigner sans gêner toutes les personnes qui priaient. Comme je le voyais glisser à son tour pour me retrouver, je pris mes affaires et me faufila vers la sortie.

Il me suivit sans peine et commença à me poursuivre devant Montmartre. Il faisait déjà noir et il n'y avait personne dehors. Il m'attrapa fermement par le bras, me retourna face à lui, prit mon autre bras pour me faire tenir en place. J'essayais de m'échapper, de lui donner des coups de pieds, mais son emprise était trop forte. Il me glissa dans l'oreille « Ne crie pas, ne bouge pas, sinon je vais vraiment devenir violent, petite chipie ». Il me dégoûtait complètement. Je restais donc tranquille. Il m'emmena vers un banc derrière un buisson et cria quelque chose. Un autre homme accouru, un grand sourire se voyait sur son visage, il paraissait content de son ami. Le deuxième homme me poussa, ce qui me fit tomber de tout mon long sur le banc. Alors que le premier me tenait les bras, le deuxième s'assit sur mes jambes pour m'empêcher de bouger et commença à me caresser. Je ne pouvais pas endurer ça, je fermai les yeux, je ne voulais pas le voir faire ça. J'essayai de crier mais aucun son ne sortait de ma bouche tant ma peur était grande. Je n'arrêtais pas de me débattre dans tous les sens mais il avait ses deux mains sur moi. Elles n'arrêtaient pas de me toucher et enleva mon écharpe. C'était insupportable. Il commença à déboutonner mon pull puis ma chemise. Je grelotais, j'avais peur, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Ses mains se faisaient maintenant plus baladeuses et je n'y pouvais rien. Je laissais échapper tant bien que mal un « Kwangmin », puis deux, puis trois, de plus en plus fort. Plus je répétais son prénom, plus je me sentais forte.

J'entendis des gens accourir et des bruits de bagarre. Je sentais que mes bras étaient maintenant libres mais je ne pouvais rien faire, ni ouvrir les yeux ni bouger, j'étais juste figée. Je réussis juste à les rapprocher de moi pour les placer en croix sur ma poitrine Quand mes jambes furent enfin libérées du poids de mon agresseur, je sentis quelqu'un s'asseoir près de moi et me prendre dans ses bras pendant que les deux hommes filaient. Je reconnus le parfum de Kwangmin.

•  - Ton..ton..écharpe, chuchotai-je en ouvrant les yeux. Où est-elle ?

•  - Attends, fit-il en la ramassant et en me la renouant autour du cou. Voilà, elle est à sa place maintenant, ne t'en fais plus pour ça, Miso. Je suis là, avec toi. Ne t'inquiète plus, je suis là. Me rassura-t-il en refaisant ses petits mouvements réconfortants dans mon dos.

•  - M..Merci... Murmurai-je en me rapprochant de lui, en continuant de pleurer.

Il resserra son étreinte et resta immobile sans bruit. Les autres appelèrent la police et essayèrent tant bien que mal d'expliquer la situation.

•  - Miso, la police va arriver dans à peu près 15 minutes, m'informa Donghyun. D'ici là, essaye de reprendre tes esprits.

•  - Me..Merci beaucoup, le remerciai-je, je..je... J'éclatais juste en sanglots, je ne pouvais pas ajouter autre chose.

•  - On va vous laisser maintenant, on va faire un tour, fit le leader avant de faire un signe aux 5 autres de partir.

Kwangmin me tendit un mouchoir sans dire un mot pour que je puisse sécher mes larmes et continua son étreinte. Quand j'arrêtais enfin de pleurer il recula un peu, prit mon menton dans sa main et me releva la tête pour me déposer un court baiser. Je me rendis compte en la rebaissant que j'avais la chemise encore à moitié ouverte, je l'avais oublié avec la chaleur de Kwangmin. Maintenant qu'il s'était un peu décalé, je sentais le vent glacial. Les deux gros dégueulasses n'avaient pas pu terminer leur travail. En remarquant son regard se poser sur mon soutien-gorge, je rougis et le vis rougir encore plus que moi. Il est tellement mignon quand il rougit. Je m'empressais donc de remettre mes boutons mais j'étais encore sous le choc, mes mains tremblaient, je n'y arrivais pas. En le voyant, Kwangmin commença à remettre lui même les boutons. Je le voyais avec un air concentré mais ses mains tremblaient, il était mal à l'aise. Je le comprenais bien...

Après qu'il ait terminé de remettre ma chemise et mon pull en place, il réajusta l'écharpe et passa sa main dans mes cheveux. Je le regardais faire, sans un bruit. J'observais ses traits un à un. Il avait terminé d'arranger ma tenue mais je n'arrivais pas à détourner mon regard de lui. Il était beau, sensible, rassurant, drôle, attentif, y, si parfait. Je me penchais vers lui pour l'embrasser, il faisait la même chose. C'est lui qui entama le baiser. Il fut plus long que notre premier, plein d'émotions, si intense, si... passionnel... Il rompit le baiser. On était presque à bout de souffle. Il me reprit dans ses bras, nous étions face à face. Il posa sa tête sur la mienne. Je pouvais sentir son souffle chaud. J'avais la tête au niveau de son cou. Je m'y blottis, il était tout chaud et il sentait si merveilleusement bon ! Il était si séduisant. Son cou était un peu éclairé par le réverbère près de nous. J'y déposais un petit baiser qui le fit sursauter.