약속 (Promesse)

약속 (Promesse)

Cher Baekhyun,

 

Aujourd’hui, j’ai brisé l’une de nos promesses. Cependant, si je te disais que c’était pour mon bien, me pardonnerais-tu?

 

Je suis allé à la prairie, à notre prairie. Je sais que nous nous étions promis de n’y aller qu’ensemble, mais considérant les circonstances, tu dois comprendre que je ne pouvais faire autrement que de venir seul.

 

 Tes fleurs préférées n’ont pas poussé encore, malgré le fait que le printemps est presque terminé. J’ai l’impression qu’elles t’attendent. Si c’est le cas, elles ne reviendront jamais.

 

 Par contre, notre arbre préféré, le grand chêne en plein milieu du champ, semble avoir encore grandi, te rappelles-tu à quel point il semblait si inaccessible lorsque nous étions jeunes? Je suis assis en dessous de ce dernier, d’ailleurs, en t’écrivant cette lettre. Les quelques rayons de soleil qui passent à travers l’étendue des feuilles sur ses branches me fournissent juste assez de clarté et d’ombre, pour me sentir à mon aise. Mon dos est accoté sur son écorce, à la base de son tronc, et mes longues jambes sont étendues devant moi sur le gazon. ll fait si beau. Et pour une fois, depuis longtemps, je me sens si bien.

 

 Je te connais. En ce moment, tu dois te dire que je m’éternise et que je devrais m’en tenir au sujet principal: Pourquoi suis-je ici? Pourquoi ai-je brisé l’une de nos promesses? Il n’y a qu’une seule réponse à ces questions.

 

J’ai peur, Baekhyun.

 

 Le temps passe si vite et j’ai l’impression qu’il emporte avec lui tous mes souvenirs de toi. Lorsque je ferme mes yeux, tout semble si flou, tout semble si loin. Je suis capable de voir ton visage quand tu me sourirais, mais je ne me rappelle pas de tous les détails tels l’endroit où se situaient tes rosettes et de quelle couleur exacte était tes yeux. Bien sûr, il y a toujours les photos et les vidéos, mais il n’y a rien de plus spécial qu’un souvenir représenté par une petite capsule mentale, à l’intérieur de soi. Cependant, avec le temps, ces dernières semblent perdre de leur qualité et leur état présent n’est plus aussi beau que leur état initial.

 

 Il s’agit de la raison principale de ma présence, ici. J’ai pensé qu’en m’entourant d’un environnement que nous avions si longuement partagé, mes souvenirs de toi redeviendraient clairs et précis. Par contre, je n’avais jamais pensé qu’ils y en auraient autant.

 

 En parcourant le petit sentier me menant à la prairie, ce matin, j’ai vu un souvenir de toi, tel figé dans le temps. Je t’ai vu courir sur ce dernier comme si nous avions parié, comme à l’habitude, qui arriverait en premier au grand chêne. Même en courant derrière toi, j’ai bien vu tes longues mèches noires qui étaient teintées de petites perles de sueur et ton sourire grand comme le ciel. Je me suis surpris à participer à la course, malgré le fait qu’elle n’était pas réelle et je suis arrivée, à bout de souffle au bord de la prairie, là ou elle est croisée par notre petite rivière.

 

 Je m’y suis assis pour y déposer mes pieds et mes mollets, dans l’eau, histoire de me rafraîchir. Malgré le fait qu’elle était froide, j’ai constaté qu’il y avait quelques poissons proches des petits rochers, au fond, de toutes sortes de couleurs, quelques-uns m’accrochant au passage et me faisant rire. En me relevant la tête pour pouvoir te partager ma joie, ayant oublié que tu n’étais pas là, je t’ai vu assis à côté de moi comme si tu n’étais jamais partie. Tes yeux étaient portés sur la rivière devant toi et il était facile de constater que tu trouvais la situation amusante. Et, j’aurai juré que le bruit du vent qui passait à travers les branches des arbres, mélangé au son de l’eau qui venait et qui repartait, amenait avec lui le plus beau des sons: ton rire.

 

 Mais lorsque j’ai reposé mon regard sur la rivière, pour le porter à nouveau sur cette image de toi un peu plus tard, tu n’y étais plus.

 

Après avoir surpassé ce sentiment d’impuissance au niveau de ma poitrine, j’ai décidé de me relever et de continuer ma route vers notre arbre. La prairie était aussi belle que dans mes souvenirs, le gazon d’un vert presque fluorescent dût aux rayons de soleil plongeant sur ce dernier. Il était facile de voir le grand chêne au bout de cette dernière, à quelques mètres de moi, étant le seul arbre de cette envergure. À un moment, j’ai décidé de m’arrêter pour constater à quel point elle était grande et lorsque je me suis retourné sur moi-même pour voir les alentours, tu étais là, devant moi. Tu étais si beau avec le vent qui caressait légèrement tes cheveux et ce sourire éternel, aux coins de tes lèvres. Pendant un instant, j’ai cru en pleurer. Puis, tu t’es mis à courir vers moi pour me dépasser sur le côté et je me suis retourné pour voir où tu allais. C’est là que j’ai remarqué que tu n’étais pas seul, moi aussi j’y étais. Nous étions beaucoup plus jeunes, il était facile de le constater, car je n’étais pas aussi grand qu’aujourd’hui. Nous étions en train de jouer à la balle, mais comme à l’habitude, je n’arrivais pas à te l’enlever. Tu as toujours été plus doué que moi, n’est-ce pas? Je n’ai jamais eu la coordination nécessaire pour être de taille avec toi. Cependant, il y avait quelque chose de spécial à propos de ce souvenir que je ne savais déceler jusqu’au moment où je tombai sur toi, en perdant pied. On se regardait dans les yeux, comme hypnotisés. Comment ai-je pût oublier quelque chose d’aussi important? Je te vis fermer tes yeux lentement et je me penchais pour te donner un baiser, notre premier baiser. Tes mains s’accrochèrent à mon chandail, pendant que les miennes caressèrent doucement tes joues. Et, pendant un moment, nous étions dans notre monde à l’abri de tout, même de la vie. Lorsque j’ai fermé mes yeux, n’étant plus capable de retenir les quelques larmes qui s’y étaient accumulées, nous avions disparu le temps de les ouvrir.

 

Je suis resté figé sur place, le temps de reprendre mes sens. Lorsque ma vision ne fût plus teintée de larmes, je me suis retourné pour continuer mon chemin vers le chêne. C’est là que je nous ai vus à nouveau, assis en dessous de ce dernier. Ce qui distinguait ce souvenir des autres, c’était le fait que j’entendais clairement nos voix et tes pleurs. Je me rappelle de ce moment, comme si c’était hier. Nous sommes l’un à côté de l’autre et tes mains sont sur ton visage pour cacher tes larmes, mais même d’où je me tiens, j’entends très bien ta respiration saccadée due à ta peine. Mon moi, encore une fois plus jeune, caresse doucement ton dos pour te rassurer. Quelle était la raison de cette première dispute, déjà?

 

«S’il y a quelqu’un qui devra partir, ce sera toi Park Chanyeol!»

 

 J’entends ta voix, comme si tu y étais. Chaque mot tel un coup de poignard donné à mon cœur. Je me souviens, à présent. Je m’étais éloigné de toi, pendant un certain moment, dû à l’appréhension de mes parents envers notre nouvelle relation. Je voyais bien que ton attitude avait changé envers moi, surtout lorsque nous étions à ma maison. Il y avait moins de caresses, moins de secrets et de sourires partagés. J’avais l’impression que tu n’étais pas prêt à supporter cela avec moi, à leur faire face, et je ne voulais pas te faire endurer le tout. Je t’avais demandé de me rejoindre à notre prairie, histoire de rompre notre relation et c’est là que tu m’avais sorti ces mots fatidiques, disant que tu serais prêt à franchir des montagnes pour rester avec moi.

 

 Je suppose que nous ne sommes pas vraiment doués pour tenir nos promesses, hein?

 

 Ces mots font si mal aujourd’hui. Alors qu’à l’époque, ils m’ont fait tant de bien.

 

«D’accord, tentons le coup.»

 

 Tu as déposé tes mains sur tes cuisses et tu t’es retourné vers moi. Le sourire que tu m’offres est si sincère et désespéré. Tes joues sont rouges et tes yeux aussi, à force d’avoir pleuré, mais tu es toujours aussi magnifique. Je vois mon moi du passé se pencher légèrement pour te donner un baiser, juste au moment où un rayon de soleil passe à travers les branches pour m’éblouir. Lorsque ce dernier s’est dissipé, nous ne sommes plus là.

 

J’ai franchi la courte distance qu’il me restait jusqu’à l’arbre, à la course. Je pensais qu’en me dépêchant ce souvenir reviendrait peut-être, mais non. Puis, je me suis assis à la base de ce dernier, exactement au même endroit où mon moi du passé se trouvait quelques instants plutôt et je déposai mon sac à côté de moi. Et, il me fallut quelques grandes respirations pour me calmer. Lorsque je me suis senti prêt, j’ai sorti un carnet et un crayon, pour commencer cette lettre. Alors que je m’apprêtais à écrire la première phrase, j’ai senti une main sur mon genou et je l’ai reconnue immédiatement, c’était la tienne. Elle tremblait légèrement. Je me suis retourné, à ma gauche et tu y étais. Tu me regardais, tes yeux étaient pleins de larmes qui ne voulaient tomber, comme s’ils me suppliaient de te tenir, de ne jamais t’abandonner.

 

«Je suis malade, Chanyeol.»

 

Non. S’il y avait un souvenir que je ne voulais revoir, c’était bien celui-là.

 

«Ils disent que c’est la leucémie.»

 

Je me retourne pour regarder le sol devant moi, car mon cœur se brise encore à tes mots. Je pensais qu’avec le temps, le tout ferait moins mal, mais j’avais tort. Mes mains tremblent légèrement de chaque côté de mes oreilles, là où je les ai placés en espérant que le tout chasse ce souvenir. Je jurais sentir ta main qui se dépose délicatement sur mon épaule, pour venir me rassurer. Et même à travers nos pleurs, mes mains, le bruit du vent et des quelques oiseaux aux alentours, j’entends clairement ta voix.

 

 «Tout va bien aller Chanyeol, je t’aime.»

 

 Tu n’avais jamais prononcé ces mots avant ce moment, je m’en rappelle très bien. J’ai reposé mon regard sur cette image de toi, cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti ce sentiment de chaleur au niveau de ma poitrine. Tu m’as sorti ton petit sourire en coin si familier et lorsque je me suis approché pour te serrer dans mes bras, tu as disparu, tel un nuage de poussière aspiré par le vent, entre mes doigts.

 

Cela faisait un moment que je n’avais pas pleuré en pensant à toi. Mais je me suis surpris à croiser mes bras par-dessus mes jambes et a déposé ma tête entre ces dernières, étant incapable de retenir mes larmes. Ici, mes souvenirs de toi sont si réels qu’ils me font mal.

 

Tu es partie, il y a presque un an maintenant. Le jour de ta mort, il a plu toute la journée comme si le ciel avait décidé de m’accompagner dans ma peine. Longtemps, je t’en ai voulu de m’avoir quitté, de m’avoir laissé seul.

 

Mais, après un certain temps, j’ai compris et j’ai accepté ton départ. Je savais que tu souffrais, malgré que tu aies toujours essayé d’avoir une image forte devant moi.

 

Cependant, il y a des jours comme aujourd’hui qui m’amènent de nouveaux questionnements, qui me rappellent que j’aurais dût tenter autre chose, être plus présent. Mais, au final, ce qui est arrivé ne peut être changé, n’est-ce pas? Et aurions-nous été capables de faire quelque chose de plus?

 

J’ai décidé de t’écrire cette lettre, car malgré les quelques sentiments négatifs amenés par l’apparition de ses souvenirs au courant de la journée, je ne peux combattre ce sourire aux coins de mes lèvres en t’écrivant, à présent. Je suis arrivé à un état d’esprit, au cours des derniers mois, où je chéris beaucoup plus les bons moments que nous avons eu la chance de partager ensemble. Quand je pense à toi Baekhyun, maintenant, je ne peux faire autrement que de sourire et de me sentir bien. Je sais qu’il y aura toujours un petit sentiment d’impuissance et de tristesses en pensant à toi, mais plus jamais ces derniers n’effaceront la joie que je ressens quand je pense à nous, à ce que nous avons vécus.

 

 Je suis content d’être venu, ici. Pendant longtemps, j’ai pensé que je ne serai que triste au rappel de tous ces souvenirs et j’hésitais à revenir pour cette raison, mais j’avais tort. Premièrement, ils ravivent en moi des images de toi claires et précises. Deuxièmement, le tout me rend serein et me permet de mieux accepter notre situation, car cet endroit est la preuve même que nous avons été heureux ensemble.

 

Et c’est pour cela que je veux te dire, merci.

 

 Merci Baekhyun.

 

 Pour tous ces beaux moments que tu m’as offerts et dont j’ai la chance de me rappeler encore aujourd’hui. Merci pour ton sourire, tes caresses rassurantes et le fait que tu savais toujours comment me faire rire.

 

Merci de m’avoir aimé et de m’avoir donné la chance de t’aimer à mon tour.

 

 Il y a tellement de choses pour lesquelles je pourrais te remercier, mais nous y passerions des jours et je dois avouer que je commence à être fatigué et que ma lettre doit s’achever bientôt. Au loin, à travers les ombres des arbres, je jurais voir ta silhouette, ta main en l’air, en signe d’au revoir. Malgré le fait que je suis loin de toi, j’entends clairement ta voix portée par le vent qui me dit ces mots si familiers.

 

 «À la prochaine, Chanyeol!»

 

 

 À la prochaine, Baekhyun.

 

 

 Je t’aime.

 

 

 

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Mot d'auteur: Voilà mon deuxième one shot à vie sur un autre de mes pairings préférés : Baekyeol! :D Celui là était un plus triste, par contre x) Pour le moment, je tente d’écrire un one shot par semaine et je les publie en premier sur ce site : https://www.facebook.com/pages/Kpop-fanfiction-french/824920450869635. Dites moi dans les commentaires, si vous voulez une lettre écrite par Baekhyun pour mon prochain one shot de la semaine prochaine!^^

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Comments

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lilith9999 #1
Chapter 1: Très belle histoire/lettre d'amour, tragique. Tes mots sont doux et apaisants, je peux tout à fait ressentir ce que ressent le personnage. Les transitions entre le présent et les images du passé sont subtiles. Bravo.
Rinininette #2
Chapter 1: J'avais les larmes au yeux :( (j'ai pas pleuré O_O incroyable! En même temps j'avais un peu deviné)
C'est une super belle histoire shdldnfjakz
Et la fin est parfaite!
Juste bravo! (est-ce que je dois plomber l'ambiance en parlant des quelques fautes d'orthographe? ... Ok je ne dirai rien et puis c'est déjà trop tard)

Merci pour ce one-shot!
Redrush #3
Chapter 1: Omg, cette histoire, c'était magnifique, je n'étais pas capable de la lire sans les larmes. Français n'est pas mon langue maternelle, mais malgré de ça, j'ai compris presque tout. Très bien écrit. Je dois lire ton autres petit histoires <3
baozi2175
#4
Chapter 1: Normalement, je ne lis pas les fanfics sur baekyeol mais j'adore cette histoire~! Des fois, j'étais triste mais j'ai aussi souri..
J'ai hâte lire tes autres histoires! :3
krisusfan
#5
Chapter 1: Belle histoire!
J'ai beaucoup adoree!
Ca te derange si je la traduit en Anglais? Je mettrais des credits et diras que c'est a toi! :)