CHAPITRE 5

Blue Butterfly

You say that you had been see life in pink, or maybe you see it in black now. No matter, mine don't have any colors.

 

Elle rentre dans la salle de classe, part à sa place à côté du nouveau, elle devrait se souvenir de son prénom un jour.

 

Elle pose sa joue contre la paume de sa main et tourne la tête du côté opposé à son voisin afin d’éviter son regard profond. Pendant cette heure elle pense, elle écrit...

 

Réfléchir l'aide à constater beaucoup de choses. Ne dit-on pas que nous évoluons de nos victoires mais aussi beaucoup de nos erreurs et moments difficiles ? Parfois, elle se demande si cela est vrai, alors quand la peur d'oublier lui monte à la tête, elle écrit.

 

Il lui arrive d'écrire des pages entières sur ses réflexions, afin de se relâcher et de ne s’en rappeler à jamais, dans les pires ou meilleurs moments.

 

Elle se redresse légèrement et pose son avant-bras gauche sur la table. Ainsi, elle encadre la feuille et dépose le stylo sur le papier quadrillé.

 

L'heure passe vite, le temps passe si vite quand on écrit. Elle remplit sa page doucement. Elle termine sa phrase et range ses affaires.

 

Elle sort, son sac sur une épaule, la copie encore dans la main. Elle marche jusqu'à son prochain cours avant la pause déjeuné. Elle lit, remplit sa feuille. Elle repense à tout ce qui a pu arriver et lâche des larmes...Elle ne peut empêcher les hoquets de ses pleurs suivre.

 

Elle prend sa gorge entre le bout de ses doigts, pendant que l'autre main sèche quelques gouttelettes qui coulent. Les élèves aux alentours ne réagissent pas, il n'y a que YoonGi qui l’observe. Il scrute le flot surgir des ses yeux rouges, son visage abattu, sa gorge, ses cheveux qui tombent en cascade sur la table de bois.

 

Axelle l'a remarquée, seulement, elle n'ose plus l'affronter encore une fois. Puis YoonGi, discrètement, dirige ses pupilles vers la page remplie de compositions qu'Axelle a pris peine à écrire. Elle pose vite un de ses bras sur la feuille et la décale d'un coup vif. Indiffèrent, il détourne son regard droit devant, sur le tableau.

 

La fin du cours approche. Sa tête la lance, elle se dit que manger lui ferait du bien. Elle attend son tour dans la file, au milieu d'autres élèves qui se pousse entre eux et la compresse.

 

Elle se sert et part vers une table vide. Alyson surgit derrière Axelle qui n'a mangé que la moitié de son assiette. Elle voit le bras d'Alyson passer devant ses yeux pour prendre son assiette encore garnie.

 

" Tu permets ? " Échappe celle-ci.

 

Axelle ne comprend plus, elle ne comprend pas où son ennemi veut en venir. Alyson, l'assiette à la main, la dresse au-dessus du crâne de sa proie. Le déclic survient une fois la purée déversée sur ses cheveux. La texture pâteuse tombe le long de son visage, s'écrase même sur ses vêtements.

 

Elle serre le bord de table et mord sa lèvre. Son nez commence à trembler, signe de faiblesse. Elle se précipite vers la sortie, laissant même son plateau abandonné. Elle aimerait ne rien voir, ni entendre.

 

A la porte du réfectoire, elle croise brièvement le nouvel arrivant, celui-ci observe rapidement son visage et ses vêtements souillés. Elle continue sa route aussi vite qu'elle ne le peut, ses yeux humides.

 

Elle arrive aux toilettes les plus proches et tente d’ôter un maximum de nourriture de ses cheveux mais aucun changement... En observant la glace, elle aperçoit encore le papillon volant au-dessus des cabines. D'un coup sec, elle se retourne mais il n'est déjà plus là. L’envie de savoir s’il n’était pas qu’un rêve la tourmente.

 

Elle ne peut pas continuer les cours ainsi, après tout, elle ne se sent pas à sa place ici.

 

Elle se dirige vers l'infirmerie, elle ne trouve rien de mieux. Elle entre timidement et demande à voix basse un papier d'absence à l'infirmière. L'infirmière l’accueille, elle n’eut le temps de l’examiner plus, sans poser de questions, elle signe le papier dans l'immédiat. Axelle le prend entre ses doigts et la remercie.

 

Axelle passe à la vie scolaire du lycée déposer son morceau de feuille signé. Ils la dévisagent tous de façon presque irrespectueuse.

 

Elle accoure jusqu'à chez elle, elle coure autant qu'elle le peut, son sac sur les épaules, jusqu’à ne plus pouvoir respirer. Elle évacue ce qui est indésirable.

 

Elle part de suite se changer, prend une douche et enfile des habits propres. Elle se sent beaucoup mieux ainsi, elle a résolu une partie des problèmes du jour. Après quelque temps, l'envie soudaine de sortir la traverse. Elle s'habille plus chaudement et va vers le petit espace vert, aux couleurs de l'automne.

 

Elle parcoure les rues parfois un peu sales. Puis, ses pensées se mettent à dériver vers YoonGi, le garçon étrange, le cadavre ou le nouveau comme l'appelle-t-elle. Ils se sont trouvés la dernière fois, à cet endroit et Axelle a peur qu'il n'y soit encore...

 

Elle tente d'effacer cela de sa mémoire et pose son dos contre l'herbe immédiatement à son arrivée. Elle met comme à son habitude ses écouteurs et envoie le son au maximum dans ses oreilles, elle veut seulement entendre la musique. Elle ne veut plus avoir à se soucier de quoi que ce soit... De rien... Absolument rien...

 

Elle reste une bonne heure allongée ainsi, les yeux clos. Elle se lève, en prenant son temps et rejoint la route. Au-delà des passages piétons et des voitures qui secouent sa chevelure et son long manteau, elle remarque un petit café. Avec la fraîcheur de saison, un chocolat chaud lui irait bien.

 

Elle pénètre à l'intérieur de ce café. Elle le trouve magnifique. Elle s'installe à une table libre, un serveur s'approche, en voyant son minois, un autre naît dans l'esprit d'Axelle. Le visage asiatique de cet homme, lui rappelle certaines choses. Il prend la commande, son accent ressemble à celui de YoonGi, elle le trouve adorable.

 

Son chocolat débarque quelques minutes plus tard. Elle souffle dessus pour le refroidir un peu. Le touillant de temps en temps, elle se laisse emporter dans le tourbillon qui se forme. Sa tête lourde, reposant sur son bras, elle rêvasse, elle en a oublié sa boisson, ses doigts ont même finis par lâchés la cuillère. Le serveur s'avance vers Axelle, penchant sa tête pour mieux voir son visage.

 

" Tu ne le bois pas ? Ça ne va pas ? " Demande-t-il.

 

Axelle sursaute et cherche autour d'elle. Elle prend peur.

 

"Ho ! Si... Mais... J'étais juste... Dans mes pensées..." Bégaye-t-elle.

 

Il esquisse un large sourire.

 

" Je sais que je ne suis qu'un simple serveur qui t'es inconnu mais si tu veux parler de quelque chose qui te tracasse, tu peux. "

 

Se confier est si effrayant, elle est comme paralysée. Elle le dévisage et laisse tomber sa tête vers la table boisée. De nouveau dans le fin fond de son imagination, elle néglige sa présence. L'inconnu, s'assoie sur la chaise d'en face et allonge ses bras et son visage sur la surface pour chercher les pupilles de l'occidentale.

 

" - Alors, vas-y, dis-moi... Je ne te jugerais pas si c'est ce dont tu as peur. Engage-t-il le regard plus sérieux, les commissures des lèvres toujours légèrement relevées.

 

Je ne vais pas si mal... Affirme-t-elle d'une voix mensongère.

 

- Tu as l'air si perdu, je ne peux pas croire que tu sais vraiment où tu vas. Je peux lire ce que tu ressens avec seulement le fond de tes yeux, j'arrive à lire tes pensées seulement avec les expressions de ton visage. "

 

Elle trouve cet homme bon parleur et charmeur, difficile et doué. Il n'a plus son tablier, il vient sans doute de débauché. Elle hésite, pas qu'elle ne le trouve pas gentil mais cela lui paraît juste impossible.

 

" - Ma vie n'a jamais été rose, ni noire, elle n'a aucune couleur. Elle explique.

 

- Une vie sans couleur ne peut pas exister. Une vie sans couleur n'est que synonyme d'ennuis, quand on a une vie sans couleur on ne vit pas. " Ajoute-t-il.

 

Relevant sa tête, elle plante son regard dans le siens.

 

" - J'ai parfois envie de disparaître, de ne plus exister, mais je n'y arrive pas, j'en suis incapable. Annonce Axelle.

 

- Parce que tu as peur. Parce que tu dois atteindre quelque chose. Car tu dois rencontrer quelqu'un. Car tu dois réaliser ton rêve. Tu n'as rien fais encore et je le sens. Nous sommes ici pour faire quelque chose et évoluer. Nous vivons car nous ne pouvons pas mourir ainsi et tu as toi-même conscience d'avoir quelque chose à accomplir.

 

Je n'ai pas de rêve... "

 

Sa vision se brouille.

 

" Tu as un rêve. "

 

A l'entente de ces mots les gouttes tombent une par une. Elle a honte de tout ça. Le serveur, en voyant ses larmes, pose une main sur la sienne. Axelle se sent mal, elle frémit et glisse vite la main concernée sous la table.

 

" Des personnes te font du mal ? " Demande-t-il, la voix pleine de compassion.

 

" Oui, il me traite comme un chien des rues. «, aurait-elle aimée répondre. Elle pleure, elle ne le veut pas. Il tente de la calmer en caressant doucement son dos. Elle frissonne une fois de plus.

 

" Ne t'inquiète plus maintenant, tu peux parler librement sans être jugée. Je te raccompagne chez toi. "

 

Les yeux d'Axelle grandissent, elle est surprise d'entendre cela. Elle répond négativement de la tête immédiatement. Il prend son manteau et le lui tend. Elle paye son chocolat et arrache le manteau de ses mains. Elle l'enfile et commence à sortir.

 

" Attends-moi. " s'exclame-t-il en prenant sa veste.

 

Il la rejoint à sa droite et marche avec elle. Axelle n'est pas à l'aise et ne fait que se décaler ou reculer, histoire de ne pas être trop proche. Son téléphone affiche 16h12, sans s'en rendre compte, elle a passé un bon bout de temps dans ce café. Ils marchent l'un à côté de l'autre sans rien dire.

 

" Moi aussi, ma vie n'a pas toujours été une réussite, comme tout le monde... " Entame-t-il.

 

Elle continue de marcher sans rien répondre.

 

" - J'ai perdu des personnes importantes aussi...

 

- Je suis désolé... Répond-t-elle.

 

- On a tous nos faiblesses, mais on reste fort, on reconstruit notre château de cartes après chaque chute même si cela prend du temps. "

 

Son visage si triste, ses paroles vraies et envoûtantes... Axelle comprend ce qu'il veut dire. Arrivés devant chez la brunette, elle se stoppe. Le serveur la suit, il la regarde, dans ses yeux, Axelle lit un grand chagrin.

 

" - Je m'appelle SangGi. Murmure-t-il.

 

- Axelle. Enchaîne-t-elle.

 

- Axelle, reconstruis ton château de cartes, bas-toi. "

 

Elle sort un léger sourire et il part. Elle le regarde s’éloigner, sur le pas de la porte. Il se retourne de temps en temps, recourbant ses lèvres. Aujourd'hui Axelle vient de rencontrer SangGi...

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