CHAPITRE 2

Blue Butterfly

I would have liked shed some tears so colorful to hide an intense rage. 

 

Il ne réplique pas, il lui lance juste quelques coups d'œil ardents.

 

Son expression neutre, son visage qui n'exprime rien persiste. Sa peau est aussi blanche, on aurait dit un vampire, ajouté à ses mimiques inexistantes, on lit encore plus la mort sur son visage.

 

A vrai dire, Axelle s’interroge elle-même, le fait que son regard, son corps l'attire autant, la déstabilise. Pourquoi se sent elle comme plongée dans son esprit compliqué. Aucun mot ne traverse la barrière de ses lèvres.

 

" Arrête de me regarder, tu me dérange. " Dit-il soudainement d'une voix plate.

 

Un autre garçon, juste derrière, c'est mis à rire comme un idiot, prenant tout de même garde à ne pas éveiller le professeur. Il commence à taper dans la cheville de la victime avec ses grosses baskets usées, elle essaye de ne plus y penser, d'oublier.

 

Son regard affolé se dirige vers la grande vitre de la classe, elle regarde le ciel bleu. Au moins, lui, il est incapable de rire d’elle. Quoique peut-être, s’il pouvait, elle le verrait bien se moquer aussi, même lui, le ciel bleu. Elle regarde souvent par cette fenêtre, quand elle garde une certaine attention sur le paysage qui s'y trouve, elle se surprend vouloir passer sa main à travers, comme si la glace n'existait pas, comme pour sentir la liberté, la douceur du vent. S'échapper. 

 

Seulement impatiente que la cloche résonne, sous les coups incessants de son « voisin » de la rangée arrière, elle s’échappe donc.

 

Elle l’entend enfin, elle est la première à sortir. Les gens déambulent dans les couloirs, l’ambiance des intercours est bien là. Pourtant, les couloirs lui paraissent bien calmes aujourd’hui.

 

Aussitôt passée la porte des toilettes, elle accoure vers les robinets. L’eau fraiche se répand le long du lavabo. Prenant dans le creux de ses mains le liquide froid, quelques gouttes perlent sur ses doigts fins et finissent par s'écraser de nouveau. L’image de ses paumes qui se vident de son eau à une vitesse folle est comme une sorte de sablier.

 

Elle colle ses mains à son visage. Les gouttes qui coulent sur ses joues, elles ressemblent à des larmes...

 

En s'observant dans la glace, elle a du mal à admettre que le visage qu'y s'y reflète est bien le siens. Pourtant, cela ne peut être autre qu'elle. Mais au fond, elle ne sait si psychologiquement parlant, ce visage qui s'y décalque est réellement ce qu'elle est.

 

La douleur de ses chevilles abîmées la réveille. Pour vérifier, elle enlève une de ses chaussures et la couche de chaussettes. A la vue de ses plaies, elle se sent mal à l'aise. Elle remet en place ses godasses râper, la boule au ventre.

 

Ses pauvres chaussettes elle-même sont légèrement tachées de sang. Elles se frottent contre les égratignures, ceci est désagréable, vous l’imaginez. Elle se voit déjà marcher de façon ridicule devant tous ses ennemies.

 

Trouvant l'odeur des toilettes de son lycée nauséabonde, elle s'empresse d'en sortir. Elle saisit la poignée mais dans un coup violent, la porte se retourne vers elle. Une personne, de l'autre côté, l'a ouverte en même temps.

 

Le coup résonne dans tout son crâne, il l'envoi à terre. Axelle n’eut l’opportunité d’apercevoir qui que ce soit, mais ce rire puissant, elle le reconnait si facilement.

 

Le pied de son agresseur se précipite vers sa main. Elle ne peut s'empêcher de faire entendre un discret cri de douleur.

 

« Alors on drague la petite Axelle ? ». Lance-t-elle entre deux rires.

 

Elle vient à peine d'effacer cela de sa mémoire... Elle essaye encore d'oublier la douleur du talon de son adversaire, mais en vain. Elle passe son temps à essayer d'oublier. Oublier la douleur, le passé...

 

Alyson la fait souffrir depuis 1 an, elles sont dans la même classe depuis le début. Comme une impression qu'elle la poursuit s'était établie.

 

" C'est qu'il t'a bien amoché ce Léo. « Rit-elle en apercevant le sang de ses chaussettes.

 

Son timbre diabolique l'irrite et l'angoisse. Alyson, pour son simple plaisir, renforce l'appui sur la main d'Axelle. Sentant les talons aiguilles de la plus forte s'enfoncer un peu plus. Elle mord la lèvre de toute ses forces, elle ne pouvait exprimer sa douleur.

 

Enfouie au plus profond d'elle, sa voix crie aux secours. Elle entend cette pauvre voix tremblante au milieu de ses pensées appeler à l'aide et supplier sans arrêt.

 

Alyson part. Au dernier tintement de soulier, Axelle n'ose même pas se tourner vers la glace.

 

Elle sort avec les mains fébriles de pousser la porte. Elle s'arrête après avoir franchie cette épreuve, regardant droit devant elle, des visions reviennent. Des larmes coulent doucement sur le long de ses joues rougies.

 

Le nouveau, dont le prénom lui a échappée, sort des toilettes homme juste en face. Ses mains dans les poches de son manteau gris, un air décontracté.

 

Un papillon bleu fait une brusque apparition. Il vole tout près de lui. En le voyant, rien de plus beau, de plus étrange ne pouvait exister se dit-elle. Un tel animal, d’une couleur si vive, ne peut-être qu’un rêve.  

 

Pourtant, sûre d’elle, elle affirme avec certitude qu’il est réel. Elle l'observe avant qu'il ne se cache derrière le dos du « cadavre ».

 

Celui-ci la remarque enfin. Il se met à la fixer quelques instants, lui transmettant toute sa passion et sa haine, l'attirant des yeux. Après un battement de cil, il part, n'adressant à la jeune fille même pas un signe. Les mains siégeant toujours dans ses poches, le sac sur ses deux épaules, il déguerpit.

 

Le réflexe d'Axelle est de furtivement vérifier si la présence du papillon, mais elle a beau scruter toute la pièce, elle ne trouve pas l'ombre d'une petite lueur bleue. Elle se dirige vers l'asiatique déjà loin et observe son dos, ses pas qui s'éloignent encore et encore.

 

Elle retourne en cour, elle voit le nouveau s'asseoir encore une fois à côté d'elle. Elle réalise qu'il sera toujours ici, elle est seule... Elle baisse la tête vers les graffitis de la table boisée, honteuse, évitant de croisée ses yeux envoûtants.

 

Ses notes en chutes n'arrangent rien, beaucoup trop de question pourrissent son esprit pour qu’elle puisse se concentrer. Les professeurs ne l'interrogent que rarement et il en est mieux ainsi.

 

L'école se finit. Les élèves se regroupent vers la sortie. La pluie commence à tomber, elle se poste devant la grille, pour ne pas perdre son temps à se mouiller, même si elle ne déteste point les averses.

 

Elle commence à s'élancer vers la sortie avant qu'un pied ne lui barre sa route. Prenant le temps de réaliser la situation, « le mort » marche devant et l’ignore. Il lui a fait un stupide croche-patte. Voyant ses larges épaules bouger, le voyant rire, elle conclue que lui-même, est fier de son acte inexpliqué.

 

Mais dans le véritable for intérieur de celui-ci, il ne le veut pas, il veut juste s'intégrer à cette stupide société où il ne trouve pas sa place.

 

C'est la dernière chose qu'elle veut...

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