Tu me manques (mais seul le silence te remplace)

Avant que le jour ne se lève

Pour une meilleure plongée dans l'histoire : [https://www.youtube.com/watch?v=7WPFE78UiW0]

 

Tu me manques (mais seul le silence te remplace)

 

 

« Kyungsoo. »

 

Ma voix résonne dans la pièce. Cela n'a pas de sens, je sais qu'il n'est pas revenu. Je reste assis sur le lit, fixant un point invisible sur le sol. La fraîcheur de l'hiver semble être encore plus forte et me donne des frissons. Je ne sais pas si c'est à cause du fait que je n'ai pas mis de sweat pour dormir, ou au fait que le soleil soit à peine levé, ou bien qu'il ne soit pas à mes côtés quand je me réveille.

 

Je n'avais pas voulu hausser le ton, non, vraiment... Moi et ma jalousie maladive.

 

« Tu rentres de plus en plus tard, et tu as toujours la même excuse et- »

« C'est parce que c'est la vérité, Jongin ! Je suis sur le point d'avoir une prime, je dois travailler plus dur et plus tard. »

« Et bien sûr avec ce Chanyeol ! », lui ai-je répondu avec un ton de dégoût.

« C'est mon collègue, quand est-ce que tu te mettras ça dans la tête- »

« Mais bien sûr ! Si tu l'apprécies tant que ça pourquoi n'as-tu pas passé toute la nuit avec lui tant que tu y étais ?! »

 

Il y eu un silence pesant, et je commençais déjà à regretter mes mots durs. Il avait baissé la tête, et sa respiration s'accélérait. Il avait reprit la parole d'une voix blessée, semblable à un murmure.

 

« Eh bien j'aurais peut être dû ... », m'avait-il répondu en relevant les yeux, et j’aperçus qu'il se remplissaient de larmes.

Je voulais toucher son visage tellement le remord me prenait, mais il me frappa la main d'un mouvement soudain.

« Ne me touche pas... Je ne dormirais pas ici ce soir, laisse moi. »

 

Et il reprit ses clés de voiture et sortit de notre appartement. Il n'avait même pas eu le temps d'enlever sa veste, je m'étais énervé sur lui dès qu'il était entré. Je me suis senti tellement mal, et même s'il n'est parti que depuis hier, j'ai peur qu'il ne revienne pas.

Je l'ai déjà appelé une quarantaine de fois depuis hier soir, lui laissant des messages, m'excusant et m'excusant encore, jurant que je ne lui crierais plus jamais dessus, et que je m'étais emporté sans raison. On s'est déjà disputés tous les deux, durant nos cinq ans de couple. Mais seulement à propos de choses futiles, sans importance, et ça ne durait pas longtemps. Jamais aucun de nous n'étions partis une nuit entière, sans donner de nouvelles...

 

Clac.

 

J'entends la porte s'ouvrir, et je me sens encore plus coupable. Je regarde l'heure. 7:30. Il est rentré tôt.

Je l'entends enlever sa veste et ses chaussures en faisant le moins de bruit possible. Il doit penser que je dors encore... Ses pas se rapprochent et au moment où il entre, nos regards se trouvent. Il n'a pas l'air dans un meilleur état que moi, des cernes sont visibles sous ses yeux, ses cheveux sont coiffés à la va-vite et il porte les même habits de bureau qu'il avait hier.

Je baisse la tête et tente de dire quelque chose, mais mes mots restent coincés dans ma gorge. Je sens encore un courant d'air et je frissonne inconsciemment. C'est alors que j'entends cette voix qui m'a tant manqué.

 

« Tu vas finir par tomber malade... A ne dormir qu'avec un jogging en plein hiver... », me dit-il avec une voix douce.

 

Je relève la tête et aperçoit un léger sourire, infime mais bien présent, se dessiner sur ces belles lèvres pulpeuses. Il s'approche du lit, ramasse mon sweat traînant par terre, et je craque. Je sens les larmes couler sur mon visage, sans pouvoir les retenir.

 

« Je suis désolé, tellement désolé... Je ne voulais pas... Pardonne moi.. », je lui répète ces mots d'une voix brisée par les sanglots.

 

Je ne dois plus ressembler à rien. Il s'assoit près de moi, me fait relever la tête et m'enfile mon haut. J'admire son visage, et, lorsque mes mains sont à nouveau libres, je le prend entre mes doigts et le caresse avec extrême douceur, comme pour m'assurer qu'il est vraiment là. Il me prend dans ses bras, et je m'accroche désespérément à lui. Mon corps se réchauffe, plus grâce à sa présence et son amour qu'autre chose finalement. Il me berce et je pose ma tête dans son cou. Son odeur me rassure et m'apaise. Je finis par me calmer, et je me redresse pour voir son visage. Si il y a quelqu'un qui doit être triste, c'est surtout lui. Mais à ma surprise, je n'aperçois qu'une seule larme sur sa joue, que j'essuie immédiatement de mon pouce.

 

« Pardon... », lui dis-je doucement, ma voix défaillante après mes pleurs.

« Arrête de t'excuser », son ton est aussi faible que moi, comme si cette conversation était secrète.

« Mais je- »

« J'ai écouté tout tes messages un par un, Jongin. Et j'ai suffisamment pleuré cette nuit, je te pardonne alors ne t'excuse plus. »

« … Tu..tu as trouvé quelqu'un chez qui dormir ? », ma voix est pleine de remords au fait qu'il ait passé la nuit autre part à cause de moi.

« Heureusement que Baekhyun est un bon ami qui m'a offert le dîner et laissé son canapé »

 

Je sens un sourire se frayer un chemin sur mes lèvres, il était chez Baekhyun et il me pardonne. Cela semble être contagieux, car je le vois aussi sourire.

 

« Je veux juste- »

« Jongin. »

« Non, attends.. Je veux juste te dire que je vais faire de mon mieux pour me débarrasser de cette satanée jalousie. Je te promets que je ne te dirais plus jamais d'horribles choses comme celles de la nuit dernière. Parce que j'ai confiance en toi.... Parce que je t'aime. ».

 

Ma dernière phrase est presque un soupir. Je sens ses mains passer derrière ma nuque et la seconde d'après, ses lèvres posées sur les miennes. Je l'attrape par les hanches et en profite pour le rapprocher de moi. Ses bras enroulent ma nuque et il se colle à moi, ne laissant plus une once d'espace entre nous. Le baiser s'approfondit, nous sommes tous deux tellement contents de se réconcilier que nous en oublions ce qu'il y autour. Le temps n'existe plus et il n'y a que lui et moi. Nos bouches se séparent pour reprendre un peu de souffle et se rencontrent à nouveau dans une danse sensuelle.

 

Finalement, nous nous séparons pour de bon, mais laissons nos fronts se toucher et nos regards restent scotchés l'un à l'autre.

 

« Moi aussi je t'aime tellement, tellement fort... »

 

Et à ce moment-là, je ne demande vraiment rien de plus que le bonheur que je ressens.

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