~  Le lendemain matin...  ~

La tasse blanche à ses lèvres, le jeune homme balança la tête en arrière pour en boire une lampée. Quelle douce saveur, à la fois amère et sucrée. Le café noir s'écoula dans sa gorge ; une quinte de toux lui échappa ; il sourit. Le beau brun finit sa tasse, il la posa sur la table et s'abreuva des deux ou trois gouttes de café qui restaient sur ses lèvres fatiguées. Sa peau se hérissa au parfum, la saveur, la sensation. Dans le bleu de ses veines se répandait encore la chaleur.

Certaines mèches de sa chevelure brune tombaient sur son front, de parts et d'autres de son beau visage ; quant aux autres, en bataille, elles se bousculaient la place. Sa bouche se courba en un tendre sourire quand il se rappela sa chair embrasée, perdue et soumise à la douce indécence. Le goût de l'amour était encore à ses lèvres, il le sentait dans chacun de ses mouvements. La saveur du café, bien plus que délicieuse pour le jeune homme, n'était comparable au fruit défendu. Leurs bouches liées, leurs doigts entremêlés, leurs corps unis ; le garçon ressentait encore la chaleur du péché se répandre en lui, se manifestant dans un frisson d'extase qui ne le quitta plus.

Le jeune homme s'imprégnait de la somptuosité de la luxure, juste là, assoupie dans son propre lit. La brise matinale effleurait sa peau opaline avec douceur, ses cheveux blonds étaient ébouriffés de la nuit passée, les draps chauds couvraient sa nudité au regard de son admirateur. Ce dernier s'abreuvait de cette image à en devenir ivre. Le bel endormi bougea légèrement ; l'éveillé sourit à nouveau. C'était un tableau magnifique ; le plus habile des peintres ne pouvait le mettre en toile, que ce fût Dali ou Vinci.

Sans détourner son regard du paisible dormeur, le jeune homme le rejoignit sur le lit. Il s'assit sur le matelas, laissant sa main se perdre dans sa chevelure dorée. Le brun se pencha en avant ; l'autre ne bougea pas. Les lèvres entrouvertes du blondinet laissaient passer un souffle ardent, régulier et apaisant. Le brunet s'approcha plus encore pour le sentir contre sa peau frémissante. La tentation de venir baiser la chair de ses lèvres était trop grande, à tel point qu'il ne put y résister. L'amant laissa leurs nez se frôler ; il l'embrassa avec tendresse et caressa sa joue rose, frissonnant à sa douceur. La sensation d'une plume sortit le blondinet de ses songes ; il laissa alors son unique amour entrevoir ses grands iris chocolatés, iris encore emplis de désir.

« Hey... murmura doucement le brun, en souriant avec amour. C'est l'heure de se réveiller, mon ange. »