Quand j’eu dit ces mots, j’attendis un moment pour voir ce que Yura allait faire et une fois que je vis qu’elle ne bougeait pas, j’avançai vers elle. À peine avais-je fais un pas dans sa direction que ma vue se brouilla et mes jambes devinrent molles. Je me suis arrêté un instant pour reprendre mon souffle, mais dès que j’inspirai, mes poumons se bloquèrent et je sentis mon cœur s’embraser, une fois de plus. Je suis tombé à genoux, puis sur le dos, commençant à me raidir et à me contorsionner. De ma gorge provenaient des grognements et des cris affreux qui auraient fait fuir n’importe qui. Toutes mes articulations se raidirent au moment où je voyais, du coin de l’œil, Yura courir vers moi. Je réussis par un effort inhumain à lever ma main vers elle et lui parler.

 

- Yu… Yura va-t-en… Je ne veux… pas que tu me voies comme… ça…

 

Elle ne m’écouta pas et s’est assise à côté de moi, posant ma tête sur sa cuisse et me retenant pour m’empêcher de me blesser. Mon corps convulsait contre elle et pourtant, elle passait sa main dans mes cheveux et me berçait pour me rassurer. Yura était tellement merveilleuse et j’avais tellement honte que je me suis mis à pleurer. Lentement, tout en retenant ma tête qui se tordait dans tous les sens, elle essuya de son pouce les larmes qui roulaient sur mes joues.

 

Je fermai les yeux. Je refusais encore qu’elle me voie dans cet état piteux et laid, parce que ça devait être tellement laid à voir. J’avais chaud, j’étais en sueurs et j’avais mal, terriblement mal. Elle laissa toutefois sa main sur ma joue et me parla.

 

- Je suis là, Yeol. Ouvre les yeux. Regarde-moi. Regarde-moi Chanyeol.

 

En étouffant un sanglot horrible, je me suis forcé à ouvrir les yeux. Yura plongea ses yeux dans les miens et m’obligea par la même occasion à en faire de même. Son pouce sur ma joue commença alors à la caresser. En quelques secondes seulement, en me concentrant sur ses yeux qui me regardaient tendrement, je me suis calmé. J’ai cessé de paniquer et j’ai tout simplement laissé le feu s’éteindre par lui-même.

 

∞

 

Toujours un peu faible de ma crise du matin, Yura m’avait aidé à retourner au dortoir et était restée couchée à mes côtés, pendant que je caressais ses cheveux, les yeux fermés.

 

- Dis Chanyeol… Comment c’est sur l’Exoplanet ? me demanda-t-elle.

 

Je me suis tourné vers elle, pensant au peu de temps passé l’Exoplanet.

 

- C’est…magique. Ça ressemble beaucoup à la Terre, mais c’est beaucoup mieux. C’est fait comme une petite île et en son centre, il y a l’arbre de la vie, qui alimente toute vie. Cet arbre ressemble à un saule pleureur, 5 fois plus gros. Ses feuilles sont dorées et il en tombe régulièrement une poussière de la même couleur. Nous avons étés créés par la force de cet arbre. Les couleurs sont magnifiques, c’est comme si une fine poussière argentée flotte dans les airs en permanence. Des faisceaux lumineux comme des parcelles de soie qui sont attachés au sol et qui se balancent lentement partout sur la planète. Il n’y fait jamais trop chaud, jamais trop froid. Les habitants sont un peu comme vous, les humains, sauf que sur l’Exoplanet, c’est impossible d’être lai – je ris et la fit rire. Tout le monde est extrêmement beau et leur durée de vie est le double de la vôtre.

 

En regardant Yura, je vis une légère inquiétude s’installer sur son visage et je savais exactement pourquoi.

 

- Tu va vivre plus longtemps que moi ?

- J’aimerais te dire non, Yura. Mais… nous onze sommes immortels. Toutefois, avec tout ce qui se passe, je ne sais même pas si on va se rendre à l’année prochaine…

 

Yura s’est assise dans mon lit et je l’ai suivie, me redressant à mon tour. Elle baissa la tête et détourna le regard. Doucement, je glissai mes doigts sous son menton pour qu’elle me regarde et j’essuyai ses larmes avant de la serrer contre moi.

 

- Ne pleure pas… Il doit bien y avoir une solution. Je vais la trouver Yura, promis. Je ne peux pas m’imaginer une vie sans toi. Tu me fais perdre la tête, quand je te regarde, tout autour devient au ralentit.

- Je t’aime aussi, Chanyeol…