˹ Prologue ˼

Il est bien connu, dans le monde entier, que la mafia est un réseau mondial des plus influents… Et des plus dangereux. Les mafioso, comme nous avons coutume d’appeler leurs membres, sont infiltrés partout. Peut-être que cette caissière de l’épicerie du coin où vous allez faire vos courses est membre d’une de ses organisations, peut-être que cet homme à côté duquel vous êtes assis dans le métro en fait partie. Peut-être même que votre voisin en est un. Mais ce qui est certain, c’est que la mafia est présente au sein même du gouvernement, corrompant au passage de nombreux politiciens.

Il est également connu que la mafia est une organisation avide de pouvoir et de richesse. Elle est capable de tout pour cela, même à obtenir illégalement certaines informations. La plupart du temps, un grosse somme d’argent parvient à corrompre un simple agent administratif. Ce procédé assurant également la confidentialité de leur(s) échange(s). Mais dans d’autres cas, la mafia ira intimider, voire même éliminera – si nécessaire – tout individu ayant refusé la technique précédente.

C’est ce qui est arrivé avec la famille Lee. Mais dans d’autres conditions que de simples échanges d’informations. Lee YuRi travaillait comme secrétaire dans l’hôtel de ville d’une municipalité assez riche. Son mari, Lee SuHo, était agent de police. De leur union, étaient nés de faux-jumeaux. Mais bien vite, leur vie de famille bien rangée a tourné au cauchemar, se voyant obligé de fuir tous les quatre, alors que les jumeaux étaient à peine âgés de trois ans. Fuir encore et toujours. Même avec le programme de protection des témoins dans lequel ils faisaient partis, la mafia réussissait à retrouver leurs traces.

 Une quinzaine d’année était passée. Les jumeaux avaient toujours vécu une vie normale. Jusqu’à ce que des hommes en noir se mettent à les poursuivre, comme ça, du jour au lendemain. Cela faisait maintenant six mois qu’ils fuyaient. Ils avaient atterrit dans la capitale, leur ville natale, quinze ans après les premiers « accidents ». Le mois de Septembre venait d’entamer sa première semaine. C’était le moment tant redouté par les étudiants : la rentrée des classes. Mais cela n’avait rien de nouveau pour les jumeaux. Et le fait de déménager non plus. Un nouveau lycée, trois déménagements en six moi. Bientôt quatre. DongHae était persuadé – pour ne pas dire sûr – qu’ils finiraient par les retrouver. Qui, ils ? Des hommes en noir. Ils les cherchent, les traquent sans cesse.

Déménager, toujours déménager. Casser l’amitié, briser des cœurs… DongHae ne voulait plus de ça. Il ne voulait même plus s’attacher aux gens, créer des liens. Il pensait qu’ils finiraient par en souffrir. Et lui également, par la même occasion. Donc non, il ne voulait pas d’amis. Il ne s’habituera jamais aux adieux. Même après ces nombreux déménagements. Pourtant, il va bien falloir qu’il s’y fasse. Tout va bientôt recommencer. Au grand dam des jumeaux. C’est donc pour cette raison que, depuis plusieurs mois déjà, DongHae avait décidé de se renfermer sur lui-même, dans sa propre bulle. Il ne parlait pas, ni ne sympathisait avec ses nouveaux et nouvelles camarades de classes. Quitte à paraître froid et distant, c’était le seul moyen pour ne pas les mettre en danger. Il ne voulait que leur bonheur et leur sécurité, même si tout ce qu’il récoltait en retour était peur, insécurité et malheur.

Vous vous demandez sûrement pourquoi ces hommes en noirs les poursuivent, je me trompe ? Ils ont un désir de vengeance envers la famille Lee. Les jumeaux n’avaient aucunes idées du pourquoi du comment. DongHae ne les avait jamais vus avant, et du jour au lendemain, ils s’étaient mis à les poursuivre. Et déjà leur apparition, DongHae et sa sœur fuyaient. Pas même une fois l’idée de se poser tranquillement et incognito dans une ville avait traversé l’esprit de DongHae.  Ils finiraient tout de même par retrouver les Lee et les tuer par la suite.

Petit à petit, DongHae s’était isolé dans son monde, ne parlant plus à qui que ce soit, excepté sa soeur, comme s’il était devenu soudainement muet. Mais au moins, il était sûr que sans cet attribut, personne ne pouvait s’attacher à lui ou bien même lui parler. Enfin, c’est ce qu’il pensait réellement. Jusqu’à ce fameux jour…

« La mafia est une organisation de secours mutuel qui agit aux dépens de la société

civile et pour l’avantage de ses seuls membres. »