I

 

S’il y a bien un truc dont j’ai horreur sur cette terre, c’est de subir ce genre de moment. Ce moment où votre mère vous méprise parce que vous ne fait pas les choses comme elle le voudrait, devant toute votre famille, durant un repas de famille. Voilà pourquoi je viens rarement rendre visite à ma mère. Je crois qu’elle préfère mon meilleur à moi. A chaque fois que je dois venir ici, elle fait en sorte de le faire venir pour me rabaisser et me dire de prendre exemple sur lui. Je suis très différent de lui cependant. Je n’ai même pas envie de débattre avec elle car je sais que c’est peine perdue.

Je me rappelle de cette fois où elle n’a même pas était heureuse que je sois embauché dans une grande compagne internationale. Il y a un grand fossé entre nous deux malheureusement, à cause de ma façon de voir les choses, différentes de la vision de ma mère et raisonner une vieille comme elle, autant dire que c’est une peine, une énorme peine perdue. Je soupire en regardant mon meilleur ami lui adressant un sourire, un sourire de désolation. Il a sûrement mieux à faire que d’être ici. Ma mère lui sourit.

"Si seulement mon fils pouvait être comme toi, enfin, je veux dire comme vous !"

Je regarde les deux hommes. Car oui, mon meilleur ami est marié et ils ont déjà un fils de deux ans. L’homme en question sourit à ma mère. J’en ai marre de cette situation. Elle n’avait qu’à échanger de fils à la naissance, je ne sais pas moi. Je soupire, agacé. Elle tourne son regard vers moi. Je suis désolé de ne pas être parfait.

 

A la fin du repas de famille, j’accompagne mes deux amis vers leur voiture. Le plus grand tiens son fils endormi dans ses bras. J’esquisse un fin sourire.

"Je suis désolé de vous faire subir ça à chaque fois… Non, ne t’en fais pas. De toute façon, nous n’avions rien prévu ce soir, mise à part rester à la maison. Et toi, ça va ?"

J’hausse les épaules. Si j’avais pu éviter cette soirée, ça aurait été mieux. Je ne peux pas en vouloir à mon ami d’avoir voulu fondé sa propre famille, d’être un père responsable et doux. Je vois qu’il tient à mari et son fils et c’est tant mieux. Je suis heureux pour lui, il est épanoui et c’est ce qu’il a toujours voulu après de nombreuses relations sans aboutissements et om il finissait toujours brisé, trop amoureux alors qu’on se fichait toujours de lui au final. Il a enfin pu trouver une personne l’aimant tout aussi fort que lui. Ils installent leurs fils à l’arrière sur le rehausseur et l’attache avec délicatesse sans le réveiller. Il est mignon, il a une bouille d’ange, comme celle de ses parents. Sehun et Luhan montent à l’avant et démarrent. C’est Sehun qui conduit à ce que je vois. J’esquisse un fin sourire, croisant les bras et m’avançant vers la vitre qu’il descend.

Envoyez-moi un message dès que vous êtes chez vous.

Dis-je doucement.

"On y pensera ne t’en fais pas. Et toi, tu arriveras à supporter ta mère ce soir ? Bof, j’ai l’habitude ne vous en faites pas. Allez, je ne vous retiens pas plus longtemps, c’était déjà assez long comme ça."

Un rire gêné sort de ma bouche. Je leur dis en revoir et ils s’en vont. Je regagne la maison familiale. Lorsque je passe la porte d’entrée, je sens ce regard mauvais de ma mère sur moi. Je souffle. J’en ai marre. Je n’ai pas envie de me disputer avec elle mais apparemment, elle a envie qu’on le fasse. Je sais qu’elle voudrait que je sois comme Sehun, mais je n’en ai clairement pas envie. Je n’ai pas envie de m’attacher à quelqu’un et elle sait très bien pourquoi. Elle le sait très bien.

"Pff, si tu pouvais être comme eux. Oui, je sais, ça t’arrangerais. Bon, je vais dormir, bye."

Non je n’habite plus chez ma mère, j’ai déjà atteint le vénérable âge de vingt-six ans à vrai dire et ça serait la honte si je vivais encore chez elle. Non, dès que j’ai eu l’âge de partir, j’ai quitté la maison et j’ai toujours mon petit appartement en centre-ville, près du travail et je ne m’y plains pas, il me convient très bien, surtout que je vis seul.

 

Après avoir pris une bonne douche, je me glisse dans mes bras, écouteurs aux oreilles. Ma mère me reproche de ne pas plus m’inquiéter de ma vie sentimentale. C’est vrai que d’année en d’année je me disais que j’avais encore le temps et maintenant, je suis là, seul depuis longtemps. Pourtant, j’adore le e, mon seul problème est que je refuse d’aller plus loin que des coups d’un soir, même avec des personnes qui semblent vraiment bien. Je fais toujours en sorte de partir très tôt le matin sans laisser de traces et je me prends mes précautions avant chaque rapport. Je n’ai pas envie de porter un enfant, surtout d’une personne que je n’aime pas et que je ne reverrais jamais. J’ai du mal à me voir avec des responsabilités à vrai dire. Pourtant, les années passent de plus en plus vite et moi je vieillis. Je n’ai pas envie de finir vielle homme, sans personnes mais dans un sens, je me dis que je ne souffrirais pas. Je soupire avant de fermer les yeux. Morphée arrive plus vite que prévu ce soir, tant mieux.

 

Au fur et à mesure des années, j’ai vu mes amis grandir physiquement, mais aussi mentalement. Ils ont tous bien finis et je suis heureux de les avoir comme amis. La plupart sont maintenant posés ou mariés, comme le cas de Sehun. Je n’arrive toujours pas à y croire, il est père. Il a rencontré Luhan grâce à moi car nous travaillons dans la même boite. Il est arrivé il y a quatre ans de Chine où il a été muté dans la même compagnie mais en Corée. C’était une opportunité unique pour lui. Il parlait déjà coréen bien avant d’arriver parmi nous ce qui fit un plus dans son intégration à notre équipe, il connaissait déjà tout, les procédures et le reste, il n’y avait pas grand-chose à lui expliquer au final. Malgré ses apparences, il a réussi à se faire une belle petite place au sein de notre agence. Un midi, je l’avais invité à venir manger avec moi, ce qu’il avait accepté et j’avais également invité Sehun pour que nous mangions ensemble car cela faisait un moment que je ne l’avais pas revu, lui aussi trop prit pour son travail. Ils se sont rencontrés et je ne sais pas, quelque chose a du se passer dans leurs regards, ils se sont tout de suite plu, ce sont découvert plusieurs points communs et après plus d’une année de relation amoureuse passionnée, ils se sont mariés et Luhan est tombé enceinte peu de temps après. Ils vivent le parfait amour, la relation parfaite. Et Luhan accoucha finalement d’un magnifique petit prince au visage d’ange. J’étais très heureux pour eux. Ils ont maintenant une famille, une maison, une vraie relation stable et durable. Nous sommes très bien payés dans notre domaine Luhan et moi. Sehun également.

 

Sehun m’a souvent dit d’essayer mais je n’y arrive pas et je n’y arriverais probablement jamais. De toute manière, ça ne m’intéresse pas. Je n’ai pas envie d’avoir d’un enfant, du moins pas maintenant. Je me vois mal assumer un rôle de père, de devoir changer les couches d’un bébé, de me lever en pleine nuit pour le faire taire, de lui donner le biberon tous les jours, de l’élever, de lui faire découvrir la vie. Je ne suis clairement pas prêt pour ce genre de chose. Je préfère me laisser vivre. Quand je vois l’enfer que ma mère a vécu avec moi, je me dis que je n’ai pas envie de vivre la même chose. Et même quand Sehun me raconte ses anecdotes de couple, je me sens heureux d’être seul. Et mon dieu, je ne me vois pas avoir un ventre énorme, avoir la nausée, des changements d’humeurs constants et tout le reste. Je veux garder mon corps. Une grossesse m’effraie. Beurk. Non, très peu pour moi. Marcher avec un ventre rond comme un ballon, avoir des douleurs partout, ça ira, je passe mon tour. En plus, pendant neuf mois ?! Non merci. Je préfère abuser de mes charmes sur des inconnus et passer de bonnes nuits torrides avant de partir e