Une réunion est organisée pour désigner les personnes responsables du service. Je n’en fais pas partie. Vu que je parle 4 langues, je dois passer la soirée debout, à attendre que l’on me demande un renseignement ou un service.

La soirée commence. Au début, il y a une cinquantaine de personnes. Le nombre augmente jusqu’à atteindre 100. Les salles sont remplies de gens vêtus de capes, de robes et de masques. Certains sont extravagants, d’autres moins. Je m’amuse à trouver la personne qui porte le plus de plumes, ce qui n’est pas facile. Les heures passent sans que l’on ne demande mon aide. Je commence à avoir les yeux qui piquent. L’heure du repas est passée et on ne mange pas avant que la soirée ne soit finie. Je suis la seule personne noire à servir. Ça doit être pour cela que l’on m’adresse des regards intrigués. Une femme pleine de manières me pointe du doigt et s’exprime en italien. Je ne peux que me sentir offensée, malgré l’incompréhension. Elle remarque l’attention que je lui porte et me sourit hypocritement. Je déteste ce genre de mégère. 

Un homme de belle posture passe devant moi, je remarque les effluves raffinés de son parfum. Je ne retiens de sa tenue qu’une chemise bleu nuit. Il parcourt les salles, sans s’y arrêter plus de ci